Lamu : Un rêve sans fin
7.3
Lamu : Un rêve sans fin

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii (1984)

En faisant la critique de Seraphim (http://www.senscritique.com/bd/Seraphim_266613336Wings/critique/27890025 ) , j'avais écris que l'oeuvre était "vouée" à l'échec car les univers d'Oshii et de Satoshi étaient trop éloignés.
Alors, autant vous dire qu'il me semblait invraisemblable que ça colle entre le réalisateur de Ghost In the Shell et la créatrice ultra populaire de Lamu, Maison Ikkoku ou autre Ramna 1/2 : Rumiko Takashi.
Et pourtant, il y a un beaucoup de choses dans ce long métrage : une pointe de Satoshi mixé à du Miyasaki enrobé d' Oshii et le tout baigné dans du Takahashi.
Le mélange peut paraître biscornu voire indigeste, il s'avère surprenant, enchanteur et passionnant.

Pour l'occasion, Oshii envoie la petite troupe dans une faille temporelle où ils revivent plus ou moins la même journée jusqu'à ce que Geiser, un des profs du lycée se mette à se poser trop de questions.
Mamoru Oshii, pour ce second long métrage consacré à la jolie extra terrestre, prend quelques distances avec l'oeuvre originale tout en y conservant son atmosphère loufoque et détendue.
Et c'est sans doute ce qui fait tout le charme de cet animé car malgré les reproches qu'on lui fera à l'époque, il reste assez fidèle au manga de Rumiko Takahashi
On oublie assez vite que sous couvert d'une gentille romance, la série pouvait partir assez loin dans ses délires.
Je me rappelle notamment d'un épisode hommage au polar où les personnages se faisaient tués un par un.
Malgré tout , Oshii a su insuffler à cet univers sa propre sensibilité et on commence à apercevoir les prémices d'un grand réalisateur à travers certains plans fixes et un ralentissement de l'action qui deviendront sa marque de fabrique.
La réalisation est juste sublime, alternant les moments de délires dans le groupe et les scènes plus étranges, mystérieuses, poétiques voire mélancoliques : La scène des flaques d'eau en est un parfait exemple.(le tout enrobé d'une musique enchanteresse)
Là où on est plus surpris, ce sont dans les scènes d'actions ultra rythmées. La scène dans le lycée au milieu de l'animé est un monument du genre.
L'intrigue, multipliant les coups de théâtre, tient jusqu'au bout et se boucle avec une conclusion que n'aurait pas renié Satoshi Kon (et du coup, je comprends mieux ce qui a pu les pousser à collaborer sur Seraphim)

Datant de 1984, l'animation pourrait paraître datée mais il n'en est rien surtout pour un long métrage de série animé.
Encore aujourd'hui, il se regarde avec plaisir et tient la dragée haute à nombreuses autres réalisations plus "modernes" surtout si on le remet dans le contexte de son époque.

Mélange improbable de 2 univers, Oshii profite de cette expérience pour mettre en place sa démarche artistique.
Un univers dans lequel on entre ou pas mais qui ne peu pas laisser indifférent.
Stephane_Hob_Ga
9
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le 4 janv. 2014

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