Quand créer sa vie c'est la détruire.
Un film qui laisse sur un questionnement : qu'est-ce que cet homme a voulu réaliser en vivant tel qu'il a vécu, et en mourant comme il est mort ? Le point fort de ce film est de mettre en évidence que le type d'expérience qu'il vivait était différent, en genre, de celui des autres. Il avait atteint un "stade", pourrait-on dire, où il était devenu pure création.
C'est un peu imagé mais la réalisation le souligne assez explicitement, par le travail sur le son, ou les plans fixes sur les feuillages qui en ont déconcerté plus d'un. Le trajet de vie de cet homme est celui d'une liberté radicale. D'un rejet, en forme de dépassement, de toutes les catégories établies de l'expérience, vers quelque chose qui échappe au langage. Son mutisme n'est pas anecdotique.
Last Days n'est peut-être pas seulement un film sur les derniers jours de la vie d'une homme, mais sur ceux de certaines certitudes sur la condition humaine auxquelles nous nous accrochons avec désespoir, au prix d'une liberté d'expérience.