Ah non mais non !

Je suis navrée de mettre une note pourrie mais elle est à la hauteur de ma déception.

L'animation est un art laborieux, un film entier à la réalisation propre demande une grande quantité de main d'oeuvre et des années de travail acharné, et ces contraintes ne sont pas sans répercussions. En général, les gros studios peuvent atteindre une forme de perfection technique, mais y perdent beaucoup d'originalité, c'est particulièrement flagrant lorsqu'on regarde les concept arts de films Disney par exemple : entre la conceptualisation et l'aboutissement, le projet est passé entre des centaines de mains, difficile dans ces conditions de ressentir le travail d'un auteur en particulier ! Pour un individu seul ou une petite structure, en revanche, la réalisation d'un film entier est plus ou moins impossible à moins de trouver des ruses techniques extrêmement efficaces, de se moquer tout à fait de la qualité ou d'avoir énormément de temps.

Le court métrage, c'est le moyen d'échapper à ces compromis, la possibilité, par exemple, de travailler seul (comme "À quoi ça sert l'amour" ou "la Révolution des crabes") de mettre vraiment en valeur le travail d'un auteur sans qu'il soit ensuite passé à la moulinette. Pour un gros studio, ça peut être l'occasion de se poser, se pencher sur les petits détails ou être dans une forme d'expérimentation graphique (comme Disney avec Paperman).

Lava, à mon avis, ne joue pas du tout le jeu. Un court métrage entier qui tient sur l'unique base du jeu de mot "I lava you", sans originalité graphique, sans virtuosité particulière de l'animation, sans message à faire passer (attention, je ne dis pas que les trois sont indispensables !), c'est franchement faiblard, et le character design des volcans humanisés est une catastrophe (je crois que depuis Olaf dans la reine des neige on n'avait rien vu d'aussi raté). Pourtant, contrairement à d'autres, je n'ai pas de dent particulière contre le côté "comédie musicale", bien au contraire, mais la chanson n'est pas suffisamment extraordinaire (elle est même plutôt monotone passé un certain moment) pour sauver à elle seule une soupe pareille.