En 1985, une famille est retrouvée assassinée dans une ferme. La seule survivante est une petite fille en état de choc ("Lavender" nous dévoile cet événement au cours d'une séquence d'introduction très réussie où le chaos policier de la scène du crime est comme figé sous le regard de la survivante).
De nos jours, une photographe (que l'on devine être la fillette en question) ne garde aucun souvenir de la tuerie mais alors qu'elle croise son ancienne demeure dans le cadre d'un de ses projets, sa mémoire commence à se raviver suite à d'étranges apparitions. Victime d'un accident aggravant ses défaillances mémorielles, un psychiatre lui suggère d'aller vivre dans la maison des meurtres pour améliorer son état (oui, il y a des médecins bizarres quand même). Confiante en ce conseil digne du plus grand des déments, elle part donc s'y installer avec son mari et sa fille...
Malgré un rythme en dents de scie dans une première partie qui semble interminable et de vrais défauts apparents (la fille de l'héroïne est simplement insupportable, un des protagonistes a oublié de vieillir en quasiment 30 ans, etc), "Lavender" est un de ces petits thrillers horrifiques qui a au moins pour lui la bonne idée de faire son job, c'est-à-dire proposer une intrigue potable et créer un minimum d'effroi pendant quelques séquences.
On ne pourra pas parler de véritables innovations en terme d'écriture (les amateurs du genre verront très vite les indices flagrants amenant à la clé de l'énigme, ils seront d'ailleurs tous énumérés dans les flashbacks explicatifs finaux) mais le film construit son récit en jouant plutôt bien sur les frontières troubles entre une possible folie de l'héroïne, ses souvenirs ravivés, une manipulation extérieure et un plongeon dans le surnaturel. Optant pour des effets minimalistes pour créer le flou entre ces hypothèses dans une ambiance dictée par une musique lanscinante mais un brin répétitive, "Lavender" arrive même à faire élever quelque peu le trouillomètre lorsque la famille s'installe dans l'ancienne demeure révélatrice des enjeux au coeur du film. La séquence de la première nuit sera ainsi un chouette moment d'épouvante pure avec des apparitions très efficaces.
Le film peut aussi se targuer de son joli casting : Abbie Cornish en tête, Delmot Mulroney ou encore Justin Long (par contre le choix de prendre quelques acteurs connus pour un nombre de personnages déjà très restreint n'était peut-être la meilleure des solutions pour maintenir un semblant de mystère... mais chuuuut...).
Il est sûr que "Lavender" ne marquera pas l'histoire des thrillers horrifiques mais, à condition de passer outre son rythme plus qu'aléatoire des premiers instants (rassurez-vous, une fois la famille dans la maison du drame, le problème s'évanouit peu à peu), il en est un de ceux qui ont juste pour vocation de faire passer un bon moment au spectateur en répondant à un minimum de ses attentes. Ni plus, ni moins.