Titre programmatique pour ce premier film long métrage de Laure Marsac, réalisatrice (le court Une Star Internationale en 2003) et actrice (croisé chez Neil Jordan, Jacques Rivette, Jean François Richet, Rohmer...) bien trop rare.

Trois parties qui en dessinent une quatrième.

Au fil de ces trois séquences, on découvre petit à petit le personnage de Louise Coleman jouée par la réalisatrice elle-même sans vraiment rien apprendre de précis sur elle. On sait qu'elle a été enfant, qu'elle vit en couple et a une enfant. On sait aussi qu'elle veut passer son permis, et c'est d'ailleurs par cette entrefaite que démarre la prise de connaissance.
Petit à petit s'expose une fragilité patente, des angoisses, qu'on pressent importante mais dont on n'identifie jamais vraiment la source profonde (ce fameux dernier quart mystérieux dont nous parle le titre).

C'est toujours par l'entremise d'un évènement particulier, plutôt anodin pour le spectateur, souvent lié d'ailleurs à la proximité d'une voiture (les premiers mots prononcés enfant, l'obtention du permis, les clés de contact oubliées à l'intérieur de la caisse sur un parking de supermarché...), et bien entendu par la mise en scène de Laure Marsac, qu'on parvient à se faire une idée - fausse ou bonne là n'est pas l'important - sur ce personnage qui devient au fil des minutes de plus en plus attachante.

Ce sera ainsi durant les 70 minutes que dure ce film (la juste longueur) où un doux spleen s'installe, renforcé par une esthétique remarquable de sobriété (notamment le génial jeu d'alternance de couleurs, le rouge, le blanc, entre les tenus de la jeune femme et son environnement proche).

Si la première partie s'avère d'un classe formelle remarquable, on regrettera peut-être une seconde partie trop démonstrative, un ressenti totalement atténué par un final de rêve, flashback portant sur l'enfance de Louise d'une beauté simple qui touche littéralement en plein cœur.

Un film court et maîtrisé dans son ensemble, qui parvient avec justesse et grâce à faire transpirer toute l'évanescence de cette jeune femme en prise à ses doutes, campée magnifiquement par une Laure Marsac lumineuse.
Mention spéciale à la jeune Justine Gallou qui joue le rôle de Louise enfant. il faut la voir et l'écouter dans le final entonner l'air de la fée de Peau d'âne de Demy, elle est à croquer !
goummo
8
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le 14 nov. 2010

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