On retrouve dans ce film deux grandes actrices des années 30 associées, la fabuleuse Ruan Ling Yu qui possède un panel d'expressions vraiment impressionnant et qui fait passer les émotions à travers son visage d'une manière impressionnante et la merveilleuse Li Lili dont le grand sourire est forcement communicatif.

Ce sont deux actrices fétiches de Sun Yu et on a d'ailleurs pu les voir ensembles dans son film Le Petit Jouet où malgré leur âge presque similaire, Ruan Ling Yu jouait la mère de Li Lili. Le réalisateur du film, Lou Mingyou, est un allié du mouvement pour promouvoir la modernité et le nationalisme à travers les films. Il est un des fondateurs de la Linhua Film Production qui est la plus grosse maison de production des années 30 avec des studios à Hong Kong, Shanghai, Beijing (Pékin) et Shichuan.

Le film s'ouvre sur un texte rendant hommage en dédiant le film à Ruan Ling Yu qui s'est suicidée à l'age de 25 ans peu après avoir tournée ce film. Lan (Ruan Ling Yu) et Tao (Li Lili) sont deux sœurs qui vivent à la campagne mais au tempérament opposé. Les deux filles sont amoureuses du même homme mais la rigoureuse et timide Lan décide de partir étudier à Shanghai et laisser l'homme qu'elle aime se marier avec sa sœur. Seulement, à peine un an après leur mariage, Tao décide elle aussi de faire des études à Shanghai, soutenue par son mari qui la finance. Seulement, elle va succomber aux charmes de Shanghai et aux mauvaises manières des occidentaux. Se coiffer à l'occidentale, s'habiller à l'occidentale et même se maquiller à l'occidental.

Comme si ça ne suffisait pas, elle trompe même son mari en sortant avec un garçon de son village qui lui aussi est venu étudier à Shanghai. Et si jusque là le film se révélait plutôt intéressant, il tombe dans la caricature grossière. Quand Li Lili revient dans son petit village natal, elle et son amant deviennent professeurs et influencent leurs élèves qui eux même à leur tour influencent leurs parents. De fil en aiguille, c'est toute la ville qui va s'occidentaliser, les gens ne veulent plus acheter les produits locaux et aux lieu de travailler, les élèves passent leur temps à se maquiller.

Là, le réalisateur nous fait un plan qui ne peut susciter que le rire, d'ailleurs la salle a réagi de cette manière, il fait tourné sa caméra à 360° et affiche un texte qui dit : « la dégénérescence sociale est un fléau pire que les inondations », en superposition il fait apparaître des maisons englouties sous un flot d'eau. Bien sur, pour le bien de ce petit village, Ruan Ling Yu qui est une citoyenne modèle soulèvera le peuple pour qu'ils se rendent compte que l'on doit travailler dur et consciencieusement pour la nation et non passer son temps à se maquiller.

C'est vraiment dommage que le film, dans sa deuxième partie, prend le chemin d'une si grande caricature, quand on connaît le potentiel des deux fabuleuses actrices que sont Li Lili et Ruan Ling Yu, il y a de quoi être déçu du gâchis engendré. Mais malheureusement, le réalisateur veut faire passer son message et contrairement aux films de Sun Yu, ici le message patriotique prend complètement l'ascendant sur le film.
Ryo_Saeba
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le 12 oct. 2010

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