En matière d'Art ou de Cinéma, la chose commune est la création qui conforte, et la chose originale est celle qui bouscule.
On se rappelait, au sein de l'équipe œuvrant au bon fonctionnement des Cinés des plages, un temps déjà lointain qui fut celui d'une révolution, d'une bousculade au sein d'un train-train de l'époque, en l'occurrence à la sortie de « Delikatessen », OVNI signé Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro.
L'Art bouge avec les mouvements qu'on lui imprime.
Et « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête », histoire ampoulée d'un écrivain qui n'imprime plus, quelque niveau que ce soit, fait indubitablement partie de ces objets qui dérangent et font bouger l'emblavé champ d'une production trop souvent sans surprise.
Il est compliqué de présenter un film aussi surprenant sans divulgâcher précisément les surprises œuvrant à sa substance intégrale. Alors, en bon déménageur de suspense, il m'a semblé primordial de ne pas même suggérer la bande annonce.
En un mot comme en cent, « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête » — également nanti d'une bande son épatante — est extraordinaire !
Osez franchir un premier quart d'heure absolument déstabilisant, laissez-vous imprégner de cette encre indélébile et débile à laquelle on abreuve assez souvent les marginalités, vous découvrirez dès lors un envers abominable du décors social, auquel on assujettit ceux qui comme le chantait Brassens, ont mauvaise réputation.
C'est donc une mise en abyme époustouflante de la transgression dans toutes ses dimensions, de l'originalité, le tout sur un ton passablement désinvolte et pourtant tellement inquiétant, prouvant que l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions.
Le Bien, le Mal, et toutes ces foutaises infiniment rassurantes en prennent un coup sûr, haletant au gré d'une bande originale un brin tarentinesque. On ne peut jurer de rien, mais « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête » a tout du Film-Culte, insolent tel un astre excessif, irradiant du talent de ses acteurs solaires — un Laurent Poitrenaud fabuleux, Camille Chamoux plus vraie qu'une nature vraie mais naturelle, et tous les autres, et tous les autres...
Une étoile est née dans le firmament du Ciné, juste au-dessus de nos têtes.

Michel_Pialoux
10
Écrit par

Créée

le 5 juil. 2018

Critique lue 175 fois

Michel Pialoux

Écrit par

Critique lue 175 fois

D'autres avis sur Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête
Roinron
8

L'homme qui tombe à slip

Qu’est-ce que la folie ? Quelle est la frontière avec la "normalité" ? Quand faut-il soigner ou interner quelqu’un qui a un grain de folie ? Doit on le laisser tranquille, vivre son agitation...

le 6 juin 2018

12 j'aime

11

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête
Gruik
7

L'aisselle nettoyée à l'eau, sûr, ça pète ! (léger spoil)

Cinexperience 98Trouver ce titre sur le chemin du retour en repensant à ce film m'a immédiatement fait songer aux propos des acteurs dudit film, «et parfois lorsque l'on trouve l'inspiration et que...

le 3 juin 2022

5 j'aime

2

Du même critique

The Grand Budapest Hotel
Michel_Pialoux
10

La sucrée saveur de la tarte à la crème

Ce n'est pas à Budapest, mais c'est un grand hôtel, quelque part par là-bas, dans l'un de ces pays qu'inventait Hergé – Syldavie, Bordurie – mais qui porte ici un nom digne d'une marque de vodka, un...

le 5 sept. 2015

1 j'aime