C'est vraiment une jolie histoire à regarder. C'est plein d'humanité, de tendresse et d'espoir. Difficile, du coup, de le critiquer.
Seulement, je n'ai pas été complètement embarquée. Il est un chouia mou, avec des répétitions de scènes, et des situations qu'on voit venir à des kilomètres.
J'ai tout de même suivie avec plaisir l'histoire de Jaafar, parce que c'est drôle, que les acteurs jouent plutôt bien, et que ça n'hésite pas à aller jusque dans l'absurde pour parler de sujets graves, et dangereux.
Après, c'est dommage, parce qu'à montrer si souvent Jaafar sur son vélo, à faire des allers-retours, ça prend du temps sur les liens qu'il a avec les autres, et c'est là où le film est le plus intéressant : la relation avec sa femme, avec l'israëlienne, avec les militaires.
Sylvain Estibal trouve très bien des scènes de rencontre et de dialogue marquantes, justes, et fortes sur la complexité d'être ensemble et de devoir se méfier les uns des autres. Mais il ne les exploite qu'en surface, et finit par les laisser sur le côté (à devenir des traits grossiers et caricaturaux) pour s'intéresser encore et encore au cochon, et aux déambulations.
La fin est carrément ridicule. A croire qu'il ne savait pas comment finir son film.
Je n'aime pas cette facilité de la scène sortie de nulle part où tout le monde est réunie à regarder des victimes des affrontements faire un pied de nez à la vie. Certes c'est plein d'optimisme et d'espoir mais ça ne devrait pas arriver comme ça, ça devient niais et chiant.