La mise en place de SEAS BENEATH (Le corsaire de l’Atlantique) est trop longue et trop bavarde. Heureusement dès l’arrivée en Espagne les personnages féminins apportent un nouveau rythme, particulièrement le sensuel numéro de chant de la troublante Mona Maris (Fraulein Lolita), suivi d’un non moins troublant et irrésistible numéro de séduction de cet agent aussi double que vénal. Maria Lessing ( Anna Marie), l’autre espionne, allemande, soeur du commandant (Henry Victor qui parle allemand avec un accent anglais à couper au couteau) du redoutable sous marin allemand et fiancée à l’officier en second s’en sort pas trop mal. John Ford n’en voulait pas, ainsi aucun plan de face pour la belle, ni de rachat filmé de manière convaincante (limite bâclée). Bien sur le commandant Kingsley est interprété par un acteur d’origine irlandaise : George O’Brien que Ford avait dirigé dans des westerns notoires au temps du muet comme The Iron Horse (Le Cheval de Fer) en, 1924 et 3 Bad Men (trois sublimes canailles) en1926. Mais surtout O’Brien s’était engagé dans l’US Navy pour servir pendant la première guerre mondiale à bord d’un chasseur de sous marin en 1917 (il fut blessé et décoré). Ainsi tout le côté camaraderie (où le réalisateur excelle) des hommes de la mer et de leur sérieux face au devoir sonne juste. De même, techniquement et visuellement, la bataille navale est remarquable de lisibilité et de modernité (on croirait une séquence réalisée à la fin des années quarante). Il est vrai que les navires sont ceux que l’US Navy à mis à la disposition du cinéaste et que l’impressionnant U-172 est en fait le plus grand sous marin qui existait à cette époque : l’USS Argonaut (les allemands n’avaient aucun sous marin comparable). Dans le John Ford circus on notera un équipage aux différents accents irlandais et écossais qui rrroulent les r allégrement, même (car ?) s’il s’agit d’un navire US et pas britannique. Curieusement, pour un officier de marine, John Ford réalisera bien plus de westerns que de film de guerre si l’on excepté les documentaires de guerre qu’il réalisera dans les années quarante. « Seas Beneath », passé la mise en place, est un film agréable et techniquement bluffant, prouvant qu’en matière d’explication, John Ford est plus à l’aise dans le visuel que dans la parlote.

Ronny1
7
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le 25 févr. 2022

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