Chef d'oeuvre du genre, au même titre que l'Ultime Razzia et Quand la ville dort !
Robert Wise est un cinéaste très éclectique, injustement oublié des critiques de cinéma, et a touché à peu près à tous les genres (tout comme William Wyler ou Richard Fleischer). C'était un grand cinéaste populaire qui a un certain nombre de chef d’œuvre a son actif : la comédie Musicale avec "West Side Story", les drames de boxe avec "nous avons gagné ce soir" et "marqué par la haine" , le film de guerre "La canonnière du Yang Tsé", le drame criminel avec "je veux vivre", la science fiction avec 'le jour ou la terre s'arrêta" ..
Le coup de l'escalier, drame de Braquages ET Film Noir, n'a pas prit une ride en 65ans. La photo noir et blanc est magnifique (on imagine bien qu'il puisse faire parti des références de Melville) et on suit la lente descente aux enfers de ces braqueurs aux abois abimés par la vie, chacun dans son genre. Ils ne sont pas binaires. Le personnage joué par Robert Ryan n'est pas présenté uniquement comme un raciste violent mais il a au fond une certaine humanité (lorsqu'il prend la petite fille dans ses bras). Les dialogues sont très pertinents ("je me fou de connaitre le sentiment de ton grand père d'Alabama sur les noirs" dira Ed Begley à Robert Ryan avant le Hold Up). Le message anti raciste du film est claire et c'est ce sentiment qui conduira les protagonistes à leur perte. On est loin des Happy-end Hollywoodiens.
A noter aussi l'interprétation de Ed Begley, un grand second rôle de l'époque, habitué aux salauds, qui montre un autre visage ici.
Noir.. très noir..