Comptez pas sur moi pour citer le "Huitième Jour"

Chouette film qu'on a là avec ce The Peanut Butter Falcon. Le fait qu'il prenne place dans une contrée peu exploitée dans le cinéma US : les bayous de la Caroline du Nord et cette ceinture de sables appelée les "Outer Banks". Le film doit beaucoup a ce décors tout comme le décors doit beaucoup au film. C'est filmé avec beaucoup de grâce, et les lieux aussi beaux soient ils, dégagent une profonde idée de la transition qu'opère cette région depuis 40 ans, où l'industrialisation se perd mais a laissée tous ses vestiges pourrir aux crabes. On a la droit des panoramas qui oscillent entre des plages de cartes postales et des marécages poisseux.


Ce décors planté on va suivre à la façon d'un O'Brothers la cavale de d'un jeune autiste, Zak (Zachary Gottsagen) accompagné d'un Pécheur filou (Tyler, Shia LaBeouf) pour essayer de rejoindre une école de Catch dont rêve Zach depuis tout jeune. Le parallèle avec O' Brothers ne s'arrête pas là. Au delà du fait que le film porte l'histoire d'une région toute entière, il se retrouve aussi mêlé au développement de sentiments fraternels avec une personne déficiente (rappelez vous du dernier frère du film des frères Coen, Delmar interprété par Tim Blake Nelson) C'est soit un peu plus galvaudé ici, mais l’interprétation des deux est impeccable. Zak est très touchant est Shia Labeouf cabotine extrêmement bien (j'ai une profonde admiration pour cet acteur, malgré les préjugés de pas mal de monde) Dakota Johnson, qui interprète la Nurse chargée de rapatrier Zak dans son centre est aussi très bien, et son personnage s'imbrique au bon moment dans cette jolie fable plutôt Feel-Good.



Is you God-fearing ? Well, good.



Les rencontres durant ce Road-Trip sont nombreuses et ajoutent ce cachet propre à une région très pauvre, mais généreuse. Entre le pompiste producteur d'alcool frelaté et la touche Gospel d'un prêtre aveugle, tout illustre a merveille la gentillesse de cette classe sociale, trop souvent méprisée dans le cinéma et essaye de montrer que cette Amérique n'est pas faite que de psychopathes racistes qui tirent avant de poser des questions (enfin, presque)



What's rule N°1 ? Party ?



La bande son est très soignée et le choix de banjo/folk pour illustrer les endroits bucoliques et quelques son Hip-Hop de Tony K bien sentis pour les moments fraternels, pour la plupart franchement drôles. Car oui, ce voyage est également très drôle, pas à se rouler par terre, mais a nous faire sourire tout du long, simplement.


Ce qu'il y'a aussi d'appréciable, c'est que ce The Peanut Butter Falcon n'en fait pas trop, il reste simple dans sa construction mais aussi dans ses sujets abordés. On aurait pu facilement tomber dans du mielleux cinéma à sensation pour essayer d'aller chiper quelques récompenses, mais tout s'opère avec la plus grande des simplicités. Tyler Nilson et Michael Schwartz ne forcent pas le trait, et les acteurs également, ce qui donne un résultat convaincant et un film très exotique de part le choix du lieu. Je garde tout de même une légère préférence pour l'oeuvre des frères Coen, car il apportait en plus une dimension musicale d'une certaine époque, mais je me contenterai plus souvent de cartes postales poétiques et sincères comme celle livré dans ce The Peanut Butter Falcon.

IsaacWashington
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le 5 nov. 2019

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