Quand rien ne se passe comme prévu.

1954 fut une grande année pour Grace Kelly. Non seulement elle joua dans le classique 'hitchcockien' Rear Window mais elle remporta aussi l'Oscar de la Meilleur actrice pour The Country Girl. Cerise sur le gâteau, elle apparaît aussi au casting d'un autre classique du maître du suspense, Dial M for murder. Une fois n'est pas coutume, je trouve le titre français plus sympa et parlant que l'original. Avec au générique Ray Milland, Robert Cummings, et donc Grace Kelly, le long-métrage est considéré comme l'un des meilleurs du réalisateur.

A travers son intrigue, Le Crime était presque parfait est un pur divertissement. Comme toujours, Hitchcock dirige ses acteurs de main de maître et a d'ailleurs réussi son coup au niveau du casting. Robert Cummings et Grace Kelly nous gratifient d'une très bonne performance et Ray Milland est excellent dans son rôle de tête pensante du 'crime parfait'. Il énonce son plan avec une telle assurance, un tel aplomb, que l'échec parait en effet inenvisageable. A chaque accroc, je me suis surpris à penser "tiens, j'avais pas prévu ça", preuve de la capacité de Tony Wendice à nous convaincre. Le personnage s'illustre aussi par sa capacité d'adaptation et d'improvisation lui permettant de retomber sur ses pieds à chaque rebondissement. Il semblerait presque infaillible.
Cependant, à mon sens, John Williams vole la vedette à ses camarades avec sa prestation en tant qu'Inspecteur Hubbard, le détective qui tâche de découvrir le fin mot de l'histoire. Je l'ai trouvé excellent et même drôle par moments.

Pour ce qui est des reproches, on regrettera que le film soit resté trop proche de la pièce dont il est adapté. En effet, l'espace sonore est constamment occupé par des dialogues qui ne s'avèrent pas toujours nécessaires. Je pense notamment au début du film lorsque Mr. Wendice dévoile son plan à Lesgate en faisant d'innombrables détours dans ses explications. Certains dialogues auraient clairement pu être coupés afin d'alléger le tout, mais ce n'est pas plus pénalisant que ça. Egalement, j'ai trouvé l'explication finale un peu capillotractée, à croire que l'auteur lui-même galérait pour arriver à son but.

Dial M for Murder est tout de même un incontournable d'Hitchcock et fait partie de ces films que certains cinéastes modernes devraient regarder pour comprendre que ce n'est pas la débauche de moyens qui fait la qualité d'un long-métrage. A voir donc, au moins une fois.