Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu parler de ce film et de la fameuse plaquette de beurre. Du coup, dans mon esprit il s'agissait de quelque chose de très trash, mais en réalité il n'en est rien. Il y a une certaine violence dans le comportement et le mots de Brando qui sont assez crus, on voit quelques tétons et poils pubiens, mais dans l'ensemble le film reste assez pudique, les scènes d'amour sont plus suggérées que montrée.

Le film relate la rencontre fortuite dans un appartement parisien à louer d'une jeune fille de vingt ans, Jeanne (Schneider), et d'un américain dépressif ayant plus du double de son âge, Paul (Brando). Ils ne se connaissent pas et ... paf, ils couchent ensemble sans même échanger leur nom ou la moindre information. Paul décide alors de louer l'appartement où il propose à Jeanne de le retrouver pour se couper du monde extérieur et vivre leur passion à l'abri, dans leur univers où même leurs noms sont proscrits. Hors de l'appartement, nous suivons de manière un peu décousue (mais cela fait parti du charme du film) la vie des deux protagonistes, la femme infidèle de Paul vient de se suicider en s'entaillant les veines et il doit faire sont deuil bien qu'il ne comprenne pas ce geste, tandis que Jeanne est confrontée à la sortie de l'enfance et l'entrée dans l'âge adulte et se fiance avec un garçon voulant réaliser un documentaire sur elle.

Au delà d'une histoire sordide entre un vieux pervers et une jouvencelle, ce film concentre donc de nombreux thèmes, le deuil, l’adultère, la passion, l'enfance, le passage à l'âge adulte... Il est bien trop souvent résumé à la tablette de beurre. Il souffre cependant d'un gros défaut, le jeu des acteurs. Si Brando sonne juste, ce n'est pas toujours le cas de sa partenaire, même si elle réussi de belles prestations dans certaines scènes et ce n'est absolument pas le cas des autres acteurs qui sonnent tous plus faux les un que les autres (à part la concierge folle), avec une mention spéciale pour Jean-Pierre Léaud qui signe une particulièrement piètre performance. Le film perd donc deux bonne étoiles pour m'avoir donné envie de baffer tout le monde. D'autant que les dialogues sont parfois pas mal, juste terriblement mal interprétés.

Ce qui séduit aussi dans ce film, c'est l'ambiance, le Paris des 70's et une certaine hystérie de Schneider et Brando, à la fois dans leurs scènes communes et dans celle qu'ils font chacun de leur côté. Une façon de s'écouter, de vivre une vie décomplexée. Pour finir, j'ai bien apprécié la fin qui m'a plutôt surprise et rajoute au côté un peu dément du film.
atomystik

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