Quentin Dupieux est un petit malin. Et il a des idées, beaucoup. Certaines font mouche, d’autres tournent un peu en rond. Il y en a qui font carrément pschit – ou bang, c’est selon. Et malgré ce foisonnement d’idées, malgré la distribution impressionnante, quelque chose manque : la finalité. Sur le sujet du film, les acteurs, que nous apprend Le Deuxième Acte que nous ne sachons déjà ? Où nous mène ce cinéma qui use et abuse des mises en abyme pour ne finalement rien révéler ? Dans la même veine, Coupez ! (Michel Hazanivicius, 2022) s’achevait sur la force et l’importance du collectif dans le processus de création cinématographique. Le film de Dupieux se clôt sur un plan interminable dont on se demande encore la signification (pour rallonger la durée d’un film qui atteint péniblement celle d’un long métrage ?) et un dialogue assez pauvre sur la différence entre réalité et fiction qui, sous couvert d’ironie, cache peut-être une conception plus que discutable : la réalité, pour les acteurs comme pour les autres, c’est que, sans la reconnaissance de ses illustres pairs, on aurait raté sa vie ? Quentin Dupieux cultive un certain art de l’ironie, mais ce qu’il en fait se révèle terriblement inconséquent.

jroux86
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le 20 mai 2024

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