Jodorowsky, Lynch et même Mick Jagger, nombreuses furent les vaines tentatives de transposer sur grand écran la folie de l’œuvre culte signée Williams Burroughs. Réputé inadaptable, Le Festin Nu voit finalement David Cronenberg, alors réalisateur en vogue après les succès de La Mouche et de Vidéodrome, s’emparer du projet. Le réalisateur canadien va autant s’inspirer du livre que de la propre vie de son auteur pour élaborer un script qui tienne la route. Autant vous spoiler le résultat de ce mariage improbable, le film est un voyage décadent, étonnement drôle et agité de visions fantasmagoriques déconcertantes... et donc totalement représentatif de ce qu’est le livre. Ce trio Cronenberg-Burroughs-Le festin nu fonctionne à merveille, c’est comme traverser le triangle des Bermudes, il faut se préparer à tout et rien ne garantit que vous en ressortiez vivant, mais le voyage en vaut définitivement le risque.