Un homme avait deux fils. L'aîné suivait vertueusement les commandements de son père, mais le cadet eu un jour l'envie de quitter la maison. Il réclama à son père la part d'héritage qui lui revenait, et s'en fut dans un pays lointain où il mena une vie de bamboche, frayant avec des femmes de mauvaise vie et dilapidant sa fortune. Une fois à sec, il rentra au bercail la queue entre les jambes, s'attendant à être chassé, mais son père l'accueillit avec amour et fit tuer le veau gras en son honneur. Devant l'incompréhension de l'aîné, qui ne comprenait pas les raisons de cet accueil chaleureux, le père lui répondit : « Il faut s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé. »


Voilà, succinctement résumée, la parabole du fils perdu rapportée dans l'Évangile selon Saint Luc (chapitre 15, versets 11 à 32). Cette brève mais célèbre histoire sert de trame de fond à ce péplum de 1955, réalisé par l'habile artisan Richard Thorpe, connu surtout pour Ivanhoé et Les Chevaliers de la Table ronde. Pour étoffer un peu le scénario, on a enrobé le tout d'une histoire d'amour impossible entre le fils en question, Micah, et la grande prêtresse du culte d'Astarté, Samarra. Le jeune homme l'aperçoit un jour, et abandonne tout - famille, fiancée, situation, honneur - pour tenter de la mettre dans son lit. Mais cela a un coût, et Micah est contraint de renoncer successivement à sa fortune, sa liberté et sa religion...


Pourtant doté de gros moyens - décors fastueux, figurants nombreux - le film a été un échec commercial et critique à sa sortie, alors que le genre avait clairement le vent en poupe à l'époque. C'est dû d'un côté à un scénario un peu bancal, truffé d'invraisemblances et péchant par son manque de scènes d'action épiques, et de l'autre à un casting assez moyen. Si Lana Turner est évidemment très séduisante en grande prêtresse légèrement vêtue, son personnage devient nettement moins intéressant lorsqu'elle passe de la tentatrice vénéneuse et manipulatrice à l'amoureuse éplorée. À ses côtés, Edmund Purdom (curieux mélange entre James Franco, Orlando Bloom et Oscar Isaac) n'est pas mauvais mais manque quelque peu de charisme, et Louis Calhern cabotine à cœur-joie. C'est un divertissement correct mais un poil longuet, et hélas dénué de grands frissons.

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le 20 juin 2018

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