A l’instar de "Retour vers le futur", la trilogie du flic de Beverly Hills porte une emprunte, rassemble des millions de personnes qui ont grandi avec elle et véhicule, aujourd’hui plus que jamais, l’esprit des années 80.

"Scream 3", malgré sa piètre qualité qui lui valut le statut de pire épisode de la trilogie (et aujourd’hui de la quadrilogie), avait une bande-annonce qui délivrait une idée intéressante sur le concept même de trilogie : le premier film dicte les règles, le second les enfreint, et le troisième les oublie. Si l’on applique cette analyse au flic de Beverly Hills, qu’en reste-t-il ?

Le premier (1985) dicte les règles : Une référence en matière de comédie d’action, qui raconte les péripéties d’un flic de Detroit à Beverly Hills. Une dimension sociale (la scène d'introduction montrant la misère de Detroit est assez marquante), allégée par l’atmosphère de comédie et par Eddie Murphy, alors âgé de seulement 24 ans, dont on ne peut nier le talent d’improvisation, de maîtrise du langage et de création (pour cela, il est fondamental de voir le film en version original). Cela doit lui être rendu, malgré une carrière catastrophique depuis une vingtaine d’années, composée uniquement de navets pas rentables. Les Chris Rock et autres Chris Tucker lui ont tout piquer.

Le film vieillit bien, le scénario, bien qu’il ne soit qu’un prétexte, est crédible, et Eddie Murphy est aussi bon dans les scènes drôles (dont il n’abuse pas) que dans les scènes plus sérieuses et les scènes d’action.

Le second (1987) les enfreint : Cela ne pourrait être plus vrai. Tony Scott s’affranchit des couleurs pastels et de l’humour familial du premier film, et réalise un second épisode sombre, poisseux, aride et vulgaire, dans un Los Angeles qui n’est pas sans rappeler celui des livres de Raymond Chandler et de James Ellroy. Avec les années, le film prend de la valeur, et Eddie Murphy est toujours aussi bon.

Le troisième (1994) les oublie : On prend de nouveau une autre direction. On revient à la comédie, mais on sort totalement de la réalité. On adopte les règles du parc d’attraction, où l’on meurt sans une goutte de sang et où les morts se réveillent à la fin du film. C’est fait pour plaire aux plus jeunes, mais on frôle parfois le ridicule et l’invraisemblable (notamment, la scène de la grande roue). Eddie Murphy, qui perd en présence et spontanéité, doit le sentir.

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le 21 févr. 2014

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AlexLeFieutard

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