Le Géant de fer: Fichue poussière dans l'oeil

49eme film de l'année et rattrapage enfin de ce grand classique et que dire à part bravo!


On suit l'histoire de Hogarth Hugues, enfant rêveur et solitaire de Rodu Maine des 50's qui voit son quotidien bouleversé par sa rencontre avec un robot d’acier haut de 30 mètres, venu d'ailleurs, piégé par les câbles haute tension qui bordent sa maison. Contre toute attente, ces deux êtres que tout oppose vont se lier d’amitié. Ce nouveau venu attire l’attention du gouvernement qui, dès lors, mettra tout en œuvre pour le capturer voire le détruire…


Un de mes grands regrets était de ne pas l'avoir vu étant enfant et j'ai le plaisir de constater que même adulte, j'ai pris un malin plaisir devant cette œuvre me faisant retomber dans ma douce jeunesse avec un parfum de nostalgie des film d'animation spécifique de cette époque.


Cette histoire d'aventure sentant à pleins poumons les productions Amblin des années 80-90 qui ont tant fait rêver de nombreuses générations, regorge de moments nous replongeant dans cette douce excitation de la jeunesse et de l'envie inarrêtable de découverte allant au delà de toutes les peurs.


Ce métrage, parfaitement huilé, mêlant grande aventures avec moultes péripéties et introspections individuelles nécessaires pour la construction d'un "moi" adulte ne lésine pas sur les métaphores pour transmettre des messages positifs tout en nous rappelant la folie ambiante qu'il y avait durant la guerre froide- symbole d'une paranoïa mondiale et terreaux de fantasmes.


D'ailleurs en y repensant, il est quand même fou que cette folie ambiante ait bien failli se transformer en catastrophe nucléaire qui aurait vitrifié la terre entière et exterminé la moitié de la population de l'époque en une semaine si un homme n'avait pas décidé de suivre le protocole militaire, le lieutenant colonel STANISLAV PETROV.



Citation de https://www.fredzone.org/lhistoire-de-stanislav-petrov-lhomme-qui-a-sauve-le-monde-en-ne-faisant-rien-998: "Le 26 septembre 1983, à 00h15, une alarme a commencé à sonner à Serpukhov-15. Selon la procédure, Petrov devait attendre une confirmation visuelle avant d’alerter Moscou. Or, les nuages empêchaient la vérification, tandis que les instruments électroniques indiquaient que 5 missiles américains volaient en direction de la Russie.
Sous le regard de l’équipe, composé d’une cinquantaine de membres, et les bruits ahurissants des retentissements des sirènes, Petrov a décidé de ne pas respecter la procédure. Il n’a pas alerté ses supérieurs. Il estimait que si les Américains devaient réellement attaquer la Russie, alors ce ne serait pas en envoyant quelques missiles, mais au moins une centaine. Il était persuadé que c’était le système qui était défaillant.
Et effectivement, des investigations ont démontré que ce que les appareils croyaient être des missiles était en réalité des rayons de soleil se reflétant sur les nuages. Ainsi, en ne faisant rien, Petrov a sauvé au moins deux milliards de personnes d’une mort certaine.
"



Ainsi en faisant preuve de sans froid et de rationalité, celui-ci a pu éviter une catastrophe. Ce sont des valeurs défendues dans cette œuvre qui à travers son récit ainsi que ces personnages nous dévoile tout un cheminement de pensée afin d'être un être doté d'une humanité saine et fonctionnelle.


En effet, le réalisateur profite de ce récit pour nous transmettre des message de vie oh combien importants et positifs tels que : ne pas avoir peur de l'inconnu et de ce qui est différent de nous, faire confiance à son instinct et croire en nous, faire preuve de bonté et d'humanité, ne jamais se laisser guider par la peur et ses apriori, ne pas rester arbouter dans ses croyances, savoir s'adapter, ne jamais suivre aveuglément ce que l'on vous dit sans rien questionner voire remettre en cause, décider de qui on veut devenir (l'autodétermination), avoir conséquence de ses actes, gérer l'absence, le deuil, ainsi que ces émotions même si celles-ci sont fortes, savoir pardonner


Tant de choses imminemment essentielles mais souvent oubliées qu'il est bon ton de rappeler encore aujourd'hui.


L'histoire est touchante, arrive à faire rire comme émouvoir, elle est finement construite tout en sachant alterner les moments calmes focalisés sur l'avancement du récit ainsi le développement de ses personnages comme les moments plus dynamiques avec des péripéties riches en rebondissements ou encore des scènes humoristiques.


Ces personnages qui selon certains esprits chagrins sont pour plusieurs, avant tout des personnages fonctions, il n'empêche qu'ils arrivent à porter une véritable âme au récit tant la symbiose est parfaite (à mes yeux) entre eux et me donnent exactement ce que j'ai envie de voir, en particulier la relation entre Hoghart et le Géant de Fer.


Ce dernier, arme venue d'ailleurs refusant sa destinée écrite dans les comics que dévorent l'enfant et se rêvant plutôt en Superman arrive à faire passer des émotions humaines avec une rare sincérité et il est aisé de s'attacher à celui-ci cette avaleur de métal semble être la personne ayant le plus d'humanité en lui du récit.


L'interprétation des comédiens de doublage est excellente nous livrant au passage quelques moments de poésie.


Au niveau du chara-desing et de l'esthétique globale du métrage, celui-ci sent bon la période "La planète au trésor" que j'affectionne particulièrement et malgré sa double décennie, ce géant a très bien vieillie tant dans l'animation que dans son map-painting.


C'est au final pour moi un classique instantané dans ma cinéphilie que j'ai d'ailleurs hâte de revoir et même si certains seront tentés de me montrer les défauts de ce film, sachez d'avance - et avec tout le reste que je vous dois-, je n'en n'aurais cure tant ce "géant de fer" résonne en moi de façon personnel.


C'est certainement une de mes critiques les moins objectives et les plus décousus mais en tout cas, j'ai passé un superbe moment où je n'ai pas vu le temps filé!!


*Et puis bon, avec cette période de merde, laissez moi tranquille emmitoufler sous ma couette et en train de kiffer avec ma petite tasse - que dis-je, UN BOL!- de chocolat chaud avec mes petits Kinder Country en pleine séance de DOUDOULOGIE qui fait du bien au cerveau^^.*


Je recommande fortement en espérant que ce film de Brad Bird, basé sur le roman de Ted Hughes qui l'a écrit en 1968 pour consoler ses enfants par rapport au suicide de leur mère, sera vous apporter du réconfort comme moi il m'en a apporté!


A découvrir ou redécouvrir par tous et à tout âge.

lugdunum91
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le 13 avr. 2021

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lugdunum91

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