Présenté à Cannes en 1979, Le Grand Embouteillage commence dans les rires pour finir dans l’horreur. Ce film à scénettes qui passe d’une voiture à l’autre est un huit clos à ciel ouvert. Le spectateur aura l’impression d’être bloqué avec cette multitude de personnages, au casting de rêve soit disant passant, dans cet immense bouchon de circulation. Il n’y a pas de caricature, les portraits sont simples et authentiques et on peut facilement s’identifier à l’un d’eux. Mais Le Grand Embouteillage tient surtout sa force dans la tournure qu’il prend en seconde partie. Très dérangeant, Luigi Comencini montre la cruauté de l’homme, son égoïsme et son manque de solidarité. Dans cet embouteillage, la vie s’immobilise et on se rend compte, on se dégoûte des autres, mais surtout de nous. Le Grand Embouteillage est une œuvre exceptionnelle qui a su prendre le bon chemin pour nous mettre face à notre propre portrait.