Le Grand Noceur
5.9
Le Grand Noceur

Film de Luis Buñuel (1949)

L'oisiveté est ma mère de tous les vices

« El Gran Cavalera » (Le grand noceur) est une réalisation atypique dans l’œuvre de Luis Buñuel car c’est, à ma connaissance, sa seule comédie sentimentale. Adapté d’une pièce d’Adolfo Torrado, appartenant au théâtre de boulevard, le pire était à craindre. Hors le cinéaste livre un film rythmé, aux dialogues pertinents et sans bavardage inutile, souvent amusant et parfois ironique (c’est Buñuel !) qui tourne rondement comme une horloge Suisse. La morale tient dans la rédemption par le travail car l’oisiveté est la mère de tous les vices (comme le prouve la jet set). Aux côtés d’un Fernando Soler en grande forme et de la délicieuse Rosario Granados, les acteurs sont tous excellents, de Rubén Rojo (Pablo) jusqu’à María Luisa Serrano « Bigotes » (moustaches) comprises. Ce n’est clairement pas du grand Buñuel, mais ce film plaisant permet de passer un bon moment, tout en délivrant un message pertinent qui selon les convictions de chacun, sera vu soit fascisant, soit communiste : travail, famille, patrie. Comme le bonheur à la fin survient en fuyant l’église, je pencherai pour la deuxième option. Le succès fut au rendez vous, permettant au cinéaste de réaliser l’année suivante, son premier grand long métrage : « Los Olivados ».

Ronny1
6
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2021

Critique lue 100 fois

Ronny1

Écrit par

Critique lue 100 fois

D'autres avis sur Le Grand Noceur

Le Grand Noceur
Guitarrero
7

Comédie légère

En 1949, trois ans après l'insuccès de Gran Casino, son premier film mexicain, Luis Buñuel reçoit la proposition de diriger ce film à la gloire de l'acteur Fernando Soler. Il s'agit d'une comédie...

le 27 mai 2017

Du même critique

Cela s'appelle l'aurore
Ronny1
7

Elle s'appelle Lucia

A la première vision « Cela s’appelle l’aurore » surprend les fans de Luis Buñuel par son académisme. Les ruelles de la ville (Bastia ?) une utilisation très contrastée du noir et blanc et une...

le 4 mai 2021

5 j'aime

1

Des filles pour l'armée
Ronny1
10

Marie Laforêt et Anna Karina au sommet

L’adaptation de « Le soldatesse » (Des filles pour l’armée) de Gilo Pontecorvo et Franco Solinas fut refusée par le producteur Moris Ergas qui demanda à Zurlini de reprendre et de corriger un nouveau...

le 23 nov. 2023

4 j'aime

La Mort en ce jardin
Ronny1
6

Simone Signoret et la jungle

Dans « La mort en ce jardin » les amateurs de Buñuel retrouveront le sexe et la mort, la dictature avec la compromission de l’église, mais qui furent traités avec plus de profondeur dans les...

le 5 mai 2021

4 j'aime