C'est avec impatience que les irréductibles de Tolkien dont je fais partie -qui chérissent l'univers depuis près de treize ans- attendaient ce second volet de The Hobbit. Porté par une réalisation de haut niveau et un casting trié sur le volet, nul doute qu'il a su et saura attirer du monde sur les fêtes de fin d'année, malgré quelques écueils.

Nous retrouvons donc notre joyeuse bande de treize nains "Expendables", n'ayant peur de rien, le genre à traiter un dragon de gros lard et à distribuer des droites sur des mygales géantes. Parcourant de nouvelles contrées de la Terre du Milieu, l'action et les péripéties ne faiblissent pas, certaines scènes mettant même l'accent sur des batailles ultradynamiques où les orcs se font un peu facilement enchainés.
Par ailleurs, le registre comique est toujours présent, par le biais notamment de cascades incroyables qui forcent le respect, au point de s'exclamer "franchement, il fallait penser". Mention spéciale pour Bombur, qui se fait un devoir de nous démontrer à quel point avoir la corpulence d'Obélix peut être super utile dans une aventure d'heroic fantasy.
Là où le premier opus évoquait énormément la communauté de l'anneau par de nombreux aspects -le lancement d'une quête d'un groupe d'aventuriers- la Désolation de Smaug joue d'avantage sur la multitude d'intrigues se développant de concert. La quête des nains se poursuit et même, s'achève, mais laisse bien plus de place à l'histoire du mystérieux "nécromancien" par exemple.

De ce fait, dans toute la première partie du film, l'histoire s'avère moins portée sur l'héritage du peuple de Thorïn, au profit de plusieurs peuples et personnages faisant leur apparition (elfes sylvestres, humains d'Esgaroth, armée d'orcs…).
Cela dit, le jeu des nouveaux acteurs reste toujours convainquant, comme nous le montrent les poses élaborées de Thranduil, la simplicité de l'humain Bard, la détermination brûlante de Thorïn et bien sûr la malveillance incarnée du dragon. Puis, le registre change dans l'acte final, la flamboyante épopée dans la cité morte d'Erebor, avec son lot de cascades palpitantes face au terrible Smaug.Aussi, si les aventures rocambolesques sont très plaisante à suivre, ce serait négliger le côté épique savamment mené.
Ou comment 1m60 de volonté arrivent à tenir tête à l'un des plus monstrueux cracheur de feu du nord, dans une symphonie fantastique et une aventure haletante.

Quid alors des 2 points restants pour atteindre la note maximale ?
Des écarts par rapport au livre, qui n'auraient pas été gênants s'ils n'avaient concernés une romance dont on aurait largement pu se passer. Outre sa nature que n'importe quel roliste trouvera un peu scandaleuse, elle rajoute des scènes en trop. En outre, je regrette beaucoup l'avoir vu en 3D; technologie qui comme à son habitude, rend flou certains plans et vous pique de l'oseille pour en retour n'offrir que 2-3 moments améliorés dans le film.
Enfin, la bande son. Non qu'elle soit de mauvaise qualité, mais avec stupeur on ne retrouve pas le thème héroïque du premier (le thème de "Misty Mountains") , ni même une référence musicale au Seigneur des Anneaux qu'Howard Shore aurait pu habilement glisser. Seuls le thème des elfes et celui d'Erebor reviennent, mais cela s'avère insuffisant pour inspirer une pleine nostalgie chez les fans.

Au final, on est scotché, on trépigne, on rit.
2h40 que l'on ne voit pas passer, des effets spéciaux bluffant et un foisonnement d'inventivité.
Peter Jackson, si besoin est de le souligner, ça reste du solide, et la Désolation de Smaug demeure une très bonne fable d'heroic fantasy.

"My skin is iron. My claws are spears. I am fire. I am Death"
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le 15 déc. 2013

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Calme Ignition

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