Le Jardin des délices par Noctudae

C’est une tâche délicate de poster un avis sur une retranscription filmée d’une pièce de théâtre ... Je vais donner mon opinion de manière plutôt spontanée à chaud. Si je devais comparer Quesne à des cinéastes vis-à-vis de cette pièce-ci je répondrais quelque part à la croisée entre : un Spike Jonze, un Quentin Dupieux et un Peter Strickland. Mais hélas, d’une manière peut-être un peu superficielle pour ce coup-ci ? Pour la pièce on y suit une bande d’excentriques bobo new age qui aspirent à : Ressentir ? Faire écho ? Rendre hommage ? À l’œuvre de Jérôme Bosch "Le Jardin des délices ". Le cirque de pierre de la carrière de Boulbon est vraiment mis en valeur par une scénographie qui est finalement assez minimale comparé à l’envergure de l’espace : un choix judicieux ! Esthétiquement, c’est assez beau à voir. Les premiers temps étaient agréables/hypnotiques avec la musique et puis l’absurde candide prêtant à rire/sourire. Puis finalement, la pièce est peut-être même si l’on sent des changements d’ambiances et un véritable travail sur l’atmosphère sonore et la scénographie : trop horizontale/linéaire et redondante. Il me manquait personnellement des pics et des vallées. Le scénario était trop décharné à mon goût et les citations à force finissent par devenir des mélodies abstraites auxquelles on ne prête plus guère grande attention ou signification. J’imagine que peut-être cela faisait aussi partie de l’intention du metteur en scène, mais ça nous donne plus tellement d’éléments auquel notre intérêt peut s’accrocher… C’est pour cela que j’en reviens au fait que le théâtre doit parfois se « vivre ». À travers un écran, nous sommes plus enclins à être attentifs à la dramaturgie/l’écriture plus qu’à la phénoménologie/l’atmosphère d’un spectacle puisque nous ne vivons pas l’expérience de la même manière. (cf : les sons, le paysage, le trajet pour y arriver, les conditions météorologiques, les changements de lumière etc.) Je ne sais pas si c’était le choix le plus judicieux de retranscrire cette pièce-ci en particulier sur un écran alors qu’elle semble plus encline à se vivre.