Grand amateur de Pierre Richard, je me suis toujours dit que ses bonnes prestations étaient plutôt à chercher dans les sorties des années 70. Du coup, ce film datant de 1984, je me suis mis à douter de sa qualité en insérant le DVD dans le lecteur.

Dès les premières secondes, pourtant, j'ai été rassuré. Ca commence par une scène de poker toute simple, pas très bien mise en image, mais accompagnée par une bande son magnifique. Le jazz occupe tout l'espace sonore et transfigure complètement les quelques gags basiques de l'introduction. Et là, miracle, au cours du générique apparaît un nom improbable : Chet Baker ! Sur des partitions de Vladimir Cosma, le trompetiste vient irradier les premières secondes du film de son talent.

Alors, bien sûr, il y a bien d'autres choses à dire sur ce film, mais en quelques secondes, on passe d'une atmosphère potentiellement digne de Nestor Burma (la salle de poker enfumée, une certaine forme d'ironie blasée, l'assistante dévouée, ...) à une des sonorités les plus classes dont le jazz ait accouché (la façon dont sonne la trompette de Chet Baker). D'autant que cette touche jazzy sensuelle et sensible se retrouve tout au long du film.

"Et à part ça ?", me direz-vous. Eh bien rien de sensationnel dans le fond, une petite intrigue amoureuse pas désagréable, un personnage central attachant de débrouillardise et de bagout qui se laisse embarquer bon gré mal gré dans des complications qui le dépassent.

On peut bien trouver cela facile, peut-être même convenu, mais force est de constater qu'on ne se trouve pas en mauvaise compagnie : Yves Robert fait du Yves Robert, Pierre Richard du Pierre Richard, et finalement c'est tout ce qu'on attend d'eux. Ce n'est pas aussi hilarant que d'autres films de la même équipe, on ne retrouve pas la satire présente dans Le Jouet ou Je Ne Sais Rien Mais Je Dirais Tout, mais tout est plutôt équilibré, sans temps fort, mais sans temps mort non plus. Et à l'image des personnages incarnés par le blondinet, on arrive au point de ne plus savoir où va l'histoire ni comment elle va bien pouvoir se terminer.

Bref, de quoi passer un agréable moment, pour peu que l'on apprécie les différents intervenants.
G_Savoureux
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le 19 juin 2011

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G_Savoureux

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