Sujet sensible, sujet tabou, ce film inspiré d'une histoire vraie nous montre le combat d'une famille après que l'adolescent de la famille ait tué sa petite-copine. Ayant purgé 2 ans de prison juvénile il revient dans son village d'origine, et tente de renouer avec ses anciens camarades et voisins des contacts à peu près normaux.
Le réalisateur a eu l'intelligence de ne pas nous annoncer tout de suite ce que le jeune homme a fait, et de d'abord montrer le malaise qui règne dans la famille et l'hostilité des autres habitants à son égard. Malin, sachant que le film est très lent et que l'absence totale de musique contribue à la torpeur de l'histoire. C'est ce levier narratif qui nous donne envie de voir la suite, au final on ne s'ennuie pas.
Le réalisateur a choisi, par l'absence de musique et par des plans très statiques et naturels, de rester objectif et distant face à un sujet on ne peut plus difficile à aborder. En effet, il aurait été très facile de tomber dans la critique, de crucifier ce jeune homme agressif qui visiblement n'est pas très équilibré. Et paradoxalement c'est presque ce qu'on reproche au film, de ne pas prendre position par rapport à une histoire qui ne laisse personne indifférent. On a envie de détester l'adolescent, et en même temps on compatit de la manière dont il souffre de ne pas pouvoir s'intégrer et retrouver une vie normale.


Au final, le film aborde le thème du pardon et de la rédemption. Il montre la manière dont on peut souffrir toute sa vie d'actes passés, même une fois la peine purgée pour ces derniers. Mais il montre aussi que même les actes les plus impardonnables peuvent être pardonnés, comme le témoigne la dernière scène avec la mère de la victime qui prend les mains de l'assassin de sa fille comme un signe de pardon.


Finalement le film se termine de manière surprenante, l'action se finit sur une image du garçon en mobylette, et là bam : générique, sans musique encore une fois. Et c'est ce silence qui surprend, on se retrouve sur le siège, pantois en attente de quelque chose qui ne viendra jamais et les noms qui défilent dans le silence le plus complet ont quelque chose d'irrévocable.

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le 1 juin 2016

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