Librement adaptée, quoique de manière plus fidèle que le dessin animé de Disney 25 ans plus tard, de plusieurs nouvelles du Livre de la jungle de Rudyard Kipling, cette superproduction britannique, entamée au Royaume-Uni et achevée à Hollywood, est l'archétype du film d'aventures à grand spectacle. Œuvre des frères Korda - Alexander à la production, Zóltan à la réalisation et Vincent aux décors - elle narre les aventures de Mowgli, le petit d'homme égaré dans la jungle et élevé par les loups. Après une brève introduction, on le retrouve âgé de 12 ans, découvrant avec étonnement le village des hommes, puis recueilli par une femme qui pense être sa mère, et apprenant les us et coutumes de ses semblables. On le voit ensuite livrant un duel à mort avec le tigre Shere Khan, et enfin déjouant la cupidité du chasseur Buldeo et de ses deux comparses, en quête du fabuleux trésor d'un maharadjah mort depuis des siècles...


Brillamment interprété par l'enfant-acteur Sabu, même pas 18 ans à l'époque du tournage, Le Livre de la jungle connut un grand succès à sa sortie en 1942. Et pour cause : il contient tout ce qui fait la magie du cinéma ! Extérieurs luxuriants, décors peints somptueux, musique envoûtante et photographie flamboyante en Technicolor ; péripéties incessantes agrémentées d'une pointe d'humour et d'un message limpide (sur les méfaits de la civilisation) ; et surtout profusion de scènes avec des animaux sauvages ! C'est bien là qu'est le tour de force du film, dans l'interaction parfaitement crédible du héros avec les loups, la panthère noire, les éléphants, les singes, le tigre... Tous les habitants de la jungle sont en effet bien réels, à l'exception du python Kaa et du crocodile, plutôt bien faits cependant. Grâce à un montage dynamique et à l'aisance naturelle de Sabu avec Bagheera, Hathi, Akela et consorts, les Korda déroulent sans le moindre accroc ce merveilleux conte, divertissement spectaculaire et jamais ennuyeux, dans une Inde fantasmée et envoûtante. Ici, pas d'images de synthèse et d'acteurs évoluant devant des fonds verts : tout est vrai ! Ou en tous cas, tout semble l'être... C'est ça, la magie du cinéma !

mazthemaz
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le 7 juin 2018

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The Maz

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