Si Jack Arnold vint au cinéma par le documentaire en travaillant pour Robert Flaherty, ses débuts en tant que metteur en scène furent nettement orientés vers les films de Science-fiction, où il déploya avec talent un indéniable savoir-faire. Réalisé en 1953, Le Météore de la nuit est le premier film du genre. Il étonne par son propos humaniste. Les Extraterrestres ne sont pas ces êtres belliqueux et vindicatifs, dont le seul but est de ne faire qu'une bouchée des Terriens. C'est un point de vue original, à contre-courant des idées habituellement développées dans les productions de l'époque, où les scénarios, jouant sur nos peurs, se construisaient davantage sur un registre guerrier, que sur un discours pacifique...
La qualité du scénario doit beaucoup au roman de Ray Bradbury, It came from outer space, dont l'histoire s'inspire. Jack Arnold réussit à retranscrire admirablement l'univers et la poésie de cet écrivain américain de Science-fiction.
À noter aussi l'usage de la thérémine, un drôle d'instrument électronique aux sonorités facilement reconnaissables, qui sera désormais souvent utilisé pour évoquer les envahisseurs.
Le film est sorti en 3D sur les écrans. La technique a été utilisée au cours des années 50, dans l'unique but de ramener les spectateurs dans les salles de cinéma, suite à l'émergence de la TV dans les foyers. Elle donnait évidemment plus de piments aux films, et aux spectateurs davantage de sensations.... Certaines scènes en stéréoscopie devaient valoir leur pesant d'émotions. Et quelquefois, on n'était pas à cours d'imagination pour faire frissonner le public. Dans Le Météore de la nuit par exemple, dans la scène d'éboulement, on n'hésitait pas à balancer sur les spectateurs des rochers en polystyrène..!
Sûr, on savait s'amuser à cette époque...!
Kermite.