12 chaises pour 3 crétins.
Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Mel Brooks fait preuve d'une subtilité comique peu coutumière de l'ensemble des œuvres qui parsèmeront la suite de sa carrière (mais qui resteront souvent drôles, pour peu que l'on soit perméable au comique de situation et aux blagues à tendance scato). En adaptant un célèbre roman satirique soviétique, écrit en 1928 par le duo Ilia Ilf/Evguéni Petrov, le réalisateur s'approprie parfaitement le contexte et nous plonge dans une aventure burlesque au coeur de l'URSS du début du siècle dernier. Accès sur l'avarice et l'appât du gain facile, on suit les pérégrinations d'un trio de guignols qui se tirent la bourre pour récupérer un lot de bijoux dissimulé dans une des 12 chaises appartenant à une famille de nobles déchus par la Révolution. Si on ne rit pas non plus aux éclats devant cette comédie qui flirte souvent avec le vaudeville, on s'amuse bien avec cette galerie de personnages loufoques, certaines répliques bien amenées (le fameux « merde ! » franco-français…), l'humour parfois cartoonesque et ce petit côté satirique qui fit la renommée des auteurs de l'ouvrage. Côté acteurs, si Ron Moody fait parfois presque du sous De Funès, on se rattrape avec Frank Langella et la bonhomie de Dom DeLuise, parfait en prêtre avare et vicieux. Une sympathique comédie, bien aidée par une excellente reconstitution du contexte, de bonnes références et une chute de facture très correcte.