Le nom de la Rose, titre énigmatique qui finalement prendra tout son sens à la fin. Difficile de caractériser ce film, est-ce un film policier ou bien historique, engagé ou bien simplement observateur ? En tous les cas, Jean-Jacques Annaud nous emmène dans une autre époque, où les enjeux ne sont pas si éloignés des nôtres.


Le film se déroule en 1327, dans une abbaye bénédictine où plusieurs morts se produisent. Nous suivons deux personnages, le maître et son apprenti, schéma classique du policier, Guillaume de Baskerville, moine franciscain, et son disciple Adso de Melk. Rapidement l'esprit pragmatique et curieux de Guillaume se fait ressentir, ce qui le mènera à enquêter sur les victimes. Étonnement Jean-Jacques Annaud n'a pas voulu faire appel à des acteurs trop connus, c'est ainsi qu'on retrouve le jeune Christian Slater en Adso, qui incarne un jeune plein d'admiration pour son maître mais également empli de question sur le monde, l'amour et le religion. Sean Connery, l'acteur le plus connu de la distribution, incarne merveilleusement bien Guillaume de Baskerville, esprit affûté, détenteur de verres grossissants et d'outils d'astronomie, qui montre que la religion n'empêche pas d'être curieux sur le monde et sur les technologies modernes. 
La religion justement, propos principal du film. Le réalisateur l'aborde sans apporter un avis trop critique, le ton est juste, nuancé et il pose de vraies questions. Il ne néglige pas néanmoins l'aspect historique en nous présentant une Inquisition froide et dure. Traquant les hérétiques coûte que coûte, en dépit même de la vérité. Ainsi assiste-t-on à une parodie de procès, où Guillaume de Baskerville s'impose une fois de plus en esprit libre. Outre l'Inquisition, le film nous montre le mode de vie des moines, et à quel point au sein même de l’Église, il peuvent être différents. Doivent-ils s'enrichir, ou bien au contraire ne rien garder pour tout distribuer ? Là aussi, la question est posée. Enfin l'humour ; est-il bon de rire ? Est-ce en accord avec la religion ? Finalement tout tourne autour d'un livre perdu d'Aristote, le tome II de La Poétique, portant sur la comédie. La caricature déclenchant la violence, cela est tristement toujours d'actualité.
En définitive, le film est porteur d'un bon casting, un récit mêlant histoire et enquête, ne nous semblera pas si daté. C'est donc une adaptation réussie du roman éponyme d'Umberto Eco, qui allie plaisir et réflexion.
GeminiTriquette
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le 3 févr. 2017

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