Quand Terence Malick s’attaque à la légende de Pocahontas, bien évidemment, l’histoire n’a que peu de choses en commun avec ce qu’en a fait Walt Disney.
Déjà, l’héroïne ne se fait jamais appeler du long du film par ce nom-là. Et puis Malick préfère s’appuyer sur ses obsessions : la nature, et le rapport de l’homme à celle-ci, ainsi que l’étude des rapports entre les Hommes.
John Smith (Colin Farell) est rebelle à son camp, et cela manque lui coûter la vie. La belle Indienne (Q’Orianka Kilcher) aussi, et cela lui coûte l’excommunion. Ils ne pouvaient que bien s’entendre. Et cela nous offre une splendide histoire d’amour tout en non dit, ou, pour ne pas faire prendre de risques à celle qu’il aime, et ne pas lui causer un désespoir trop grand préfère faire croire à sa mort que de la quitter pour un temps trop long.
Lorsqu’elle croise la route de John Rolfe (Christian Bale), ils vont devenir mari et femme, et avoir un enfant, mais ce ne sera qu’un pis aller dans la vie de l’Indienne, malgré le côté très prévenant de son mari. Elle ne retrouvera l’épanouissement que lorsqu’elle retrouvera John Smith en vie, qui lui déclare à demi-mot qu’il l’aime. Elle mourra, mais heureuse.
C’est splendide et bouleversant, c’est violent (sentimentalement) et éprouvant (intellectuellement), mais c’est brillant.