You know how to whistle, don't you, Steve? You just put your lips together and... blow.

Un véritable régal ! Par beaucoup d’aspects, le film fait penser à Casablanca, avec ce côté un peu fantasmé à l’américaine de la Résistance, de la liberté et de ce combat contre le fascisme. L’intrigue nous embarque sans trop tarder, après une introduction efficace du personnage central, Harry Morgan, qui rejoint aussi ce côté un peu fantasmé de l’Américain pendant les début de la guerre. Le héros tranquille, fondamentalement bon mais qui se soucie avant tout de ses affaires, jusqu’à ce que ses convictions soient confrontées à la réalité, avec ou contre son grès. Un héros dont les valeur et la moralité sont placées sur un piédestal.


Tout comme le personnage, on se laissera séduire par la mystérieuse Slim, tout comme on se laissera entraîner dans ce combat contre l’oppression. La tension est toujours présente, on a la sensation de cette épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête des personnages, notamment avec le capitaine de la police. Les personnages sont très bien croqués, et si on retrouve pas mal d’archétypes et de stéréotypes, l’ensemble fonctionne plutôt bien. L’atmosphère et l’ambiance culmineront dans le dernier acte, qui en devient presque étouffant et se conclura de façon très satisfaisante, même si abrupte.


Quant au casting… Mama mia ! Humphrey Bogart est une nouvelle fois parfait dans ce genre de rôle dans lequel il sait exceller. Walter Brennan est pas mal du tout, et j’ai beaucoup aimé Dan Seymour, il rend son personnage très inquiétant. J’ai bien aimmé aussi Hoagy Carmichael dans le rôle du pianiste, Cricket, qui n’est pas forcément un rôle souvent mis en avant, mais qui ici apporte quelque chose de très chouette et attachant. Dolores Moran et Marcel Dalio sont eux aussi plutôt bons.


Toutefois, tout ce beau monde, y compris le grand Bogart, est écrasé par la prestance et la charisme que dégage Lauren Bacall dans ce premier rôle. Elle est éblouissante à chacune de ses scènes, magistrale dans chaque dialogue. Elle crève l’écran, envoûte aussi bien Harry que le spectateur, et s’impose comme une référence.


Techniquement, j’ai beaucoup aimé la musique, notamment à travers les différentes chansons qui transmettent leurs propres messages. Les décors sont très chouettes, avec une géographie très claire pour l’hôtel. La mise en scène n’est pas sans reste, en restant assez classique mais parvenant à créer une ambiance qui fonctionne de bout en bout. Décors et acteurs y sont transcendés, et on est plongé dans ce cadrage millimétré du début à la fin. Une réussite !


Bref, un grand film devant lequel je me suis régalé. Un petit bijou de cinéma avec une intrigue toujours aussi palpitante, un message toujours autant d’actualité, et un casting incroyable sublimé par la magnifique Lauren Bacall. Un grand classique !

vive_le_ciné
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le 30 janv. 2021

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vive_le_ciné

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