Ce film d’animation chinois, sorti en 1979, retrace une partie de l’histoire de Nezha, dieu de la mythologie et figure culturelle populaire en Chine.



Le film permet au public français de s’orienter vers de nouveaux horizons et de découvrir les particularités de l’animation chinoise, qui, comme dans La Princesse à l’éventail de fer (inédit en France), s’inspire des productions américaines, allemandes et françaises, mais dont la tradition nationale est particulièrement représentée. L’univers de Nezha est donc empreint de symbolisme religieux et historique, pas toujours évocateur pour le public occidental, mais jamais dépourvu de charmes. L’histoire se révèle très instructive, notamment pour ceux qui seraient intéressés par la mythologie chinoise. Le film est inspiré du roman historique et fantastique L’Investiture des dieux, ayant popularisé un certain nombre de divinités, et qui nourri pendant des siècles et encore aujourd’hui, le cinéma chinois.


L’identité visuelle des personnages est atypique, avec une représentation du héros plus ambiguë que jamais. Plus précisément, Nezha nous est présenté comme un garçon mais il ressemble visuellement davantage à une fille. Un personnage non genré, particulièrement en avance sur son temps, et qui s’inscrit dans une modernité franchement déstabilisante, mais appréciable.


L’animation, bien que souvent élémentaire, ne manque pas de charme et d’intérêt.


Le film manque de précision, le schéma narratif est d’une simplicité désolante. Les personnages n'ont aucune profondeur, leurs personnalités n’ont pas de nuance. Les dialogues sont basiques, et le doublage français, épouvantable, n’arrange rien. L’action se résume souvent à ce que le gentil affronte les méchants et sauve les innocents. Pire encore, le film est dépourvu d’émotion et de tension dramatique, les rares tentatives de la production en ce sens sont gâchées par un manque d’intention et d’ambition évident.


L’esthétique du film est appréciable, mais la technique n’est pas satisfaisante. Les proportions des personnages ne sont pas toujours respectées et évoluent au fil des minutes. Le résultat global manque d’équilibre.


Mal définie, cette production recherche son identité graphique et visuelle, à l’image de son personnage non binaire. Si le fond ne manque pas d’intérêt, la forme peine à attirer notre attention. Si l’on n’est pas déjà rebuté par l’histoire, trop sommaire, c’est le rythme du film qui aura raison de notre curiosité. Très ennuyeux, Le Prince Nezha triomphe du roi dragon nous fait également l’affront de nous révéler le dénouement dans le titre, ce qui ne laisse plus aucune place à la projection et à l'attente.


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Casse-Bonbon
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le 9 nov. 2022

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