"Le chien est la part du loup avec laquelle on peut vivre."
Un premier film assez atypique et sympathique, à l'image de son actrice-réalisatrice.
Déroulant son action en Suisse, Laetitia Dosch vient y interroger, avec une certaine pertinence et malice, la perception du chien par l'homme (s'agit-il d'une chose ou d'une personne, et comment doit-il en conséquence être jugé en fonction de cela ?), ainsi que la responsabilité et les préjugés de chacun.e dans ce procès inédit.
Pouvant compter sur une galerie de personnages assez singuliers (quel plaisir de revoir la trop rare Anne Dorval) et une esthétique aux couleurs prononcées, le film fait se mêler poésie loufoque et spontanéité sans filtre avec pas mal d'aisance, et illustre tout ça à l'écran par des idées assez drôles (la voix off d'Avril, le comité éthique, les buzzers,...).
Dommage que celui-ci s'éparpille parfois un peu trop dans ses histoires secondaires, moins intéressantes (le voisin, le comportementaliste), et perde un peu de son entrain et de son grain de folie au fil de son récit, jusqu'à cette fin brute, rompant définitivement avec cette apparente légèreté qui caractérisait le film, et nous remettant les pieds sur terre.
Il n'en reste pas moins une œuvre pas tout à fait comme les autres, qui questionne notre société actuelle sous un angle plutôt original.
Bref, une comédie un peu brouillonne et pas entièrement aboutie, mais non dénuée d'idées et possédant un charme certain. 6,5/10.