D’abord, le film est mal titré, car il n’y a pas vraiment de relation entre les deux personnages éponymes. Le roi est un bête méchant qui aurait gagné à être plus nuancé, ce n’est pas dérangeant en soi, mais ce n’est pas pour rien qu’on ne retrouve jamais le nom des méchants dans les titres des films de Disney.
Le début est intriguant, on nous introduit un monde imaginaire aux allures de fables avec un humour surréaliste.
Ensuite, on se lance dans un délire où les personnages des tableaux prennent vie : la bergère et le ramoneur, qui tombent amoureux, et s’échappent, mais aussi le portrait du roi qui tue l’original pour prendre sa place.
Le reste du film est une perpétuelle course-poursuite en deux temps, capturer la bergère puis la libérer. On a alors des scènes qui traînent en longueur, mais aussi quelques bonnes idées de ci de là. Les personnages sont trop creux pour qu’on s’intéresse à eux. La bergère et le ramoneur tombent amoureux d’entrée de jeu et se cantonnent à ce rôle, le roi est statique du début à la fin, l’oiseau est un clown paternel désenchanté. Alors, on brasse de l’air pour finir le film, c’est la crise de Takicardie.
On a vraiment l’impression que le film n’est qu’un prétexte pour au final délivrer un message assez simpliste, voire grossier : une cage est détruite dans le dernier plan. Le royaume aussi est détruit, quid des protagonistes ? Des habitants ? Il n’y a pas d’épilogue.
L’agitation aurait dû laisser pleinement le pas à la folie d’un Alice au pays des merveilles, le roi aurait dû ressembler au Frollo de Hugo, l’oiseau aurait dû être acteur au lieu d’être narrateur.
Le roi et l’oiseau : deux et un font trois et trois font six.