Le Roman d'Elvis
6.4
Le Roman d'Elvis

Téléfilm de John Carpenter (1979)

Cette critique fait partie de la liste "John Carpenter: The Prince of Darkness"
https://www.senscritique.com/liste/John_Carpenter_The_Prince_of_Darkness/1608951


Longue biopic quasi linéaire de 150 minutes, Elvis échoue à rendre la dimension phénoménale du King.


A mes yeux, Russell est un miscasting total, car même si j'apprécie énormément Kurt dans la majorité de ses films, ce n'est absolument pas le cas ici.
Non seulement il ne ressemble pas à Elvis (son visage particulier ne renvoie aucunement la beauté presque androgyne d'Elvis) mais surtout, il ne parvient pas un seul instant à s'effacer derrière son incarnation.


De plus, Carpenter livre une réalisation tristement plate (son précédent téléfilm Someone's Watching Me! bénéficie pourtant d'une mise en image très Carpentérienne) et le récit est d'une langueur sans nom.


Bien entendu, cela reste mon humble avis personnel.
De plus, n'ayant aucune affinité avec le chanteur disparu (bien qu'ayant potassé le sujet, par soif de connaissance), ce téléfilm m'a semblé un supplice presque aussi insupportable que Dark Star (mais au moins ce dernier n'était qu'un court métrage à l'origine et n'était pas professionnel).


Pourtant, lors de sa diffusion originale, il cassa littéralement la baraque (enterrant les audiences et de One Flew Over a Cuckoo's Nest et de Gone With The Wind).
Après, c'était à peine 2 ans après la mort d'Elvis, donc il restait encore une idole à ce moment là.


Quant à Season Hubley est bien fade en tant que Priscilla Beaulieu, mais elle n'a jamais été non plus une actrice de composition...


Et c'est peut-être là que le bât blesse (outre le choix critique de Russell).
En effet, le scénario de Anthony Lawrence évacue tout ce qui pourrait faire de l'ombre à la légende (son addiction aux médicaments de toutes sortes, dû à divers problèmes de santé et de surmenage) ainsi qu'une omission pure et simple sur la tendance du fameux "Colonel" Parker à exploiter le mythe jusqu'à la dernière goutte
Celui-ci n'apparait que brièvement dans le métrage et est représenté comme un manager bien sous tous rapports...


Sorte d'idéalisation d'un personnage bien plus complexe à la base, Elvis se vautre sur tous les tableaux et ne laisse qu'un téléfilm fleuve sans rythme (un comble!), évacuant le côté "phénoménal" des concerts gigantesques et survolant à peine sa période Las Vegas (s'étalant pourtant sur les 8 dernières années de sa vie).


Bref, je l'ai regardé par principe (c'est la liste Carpenter, quand même) mais je n'y retournerai jamais.


Elvis était une légende et cette légende est à peine effleurée dans cette première biopic (durant quand même 2h48!).


Le seul point positif de tout ça, c'est que Carpenter et Russell devinrent amis sur le tournage, ce qui nous donna quand même Snake Plissken et John MacReady, ce qui n'est pas rien non plus!

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le 14 févr. 2017

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The Lizard King

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