De grands bourgeois veulent marier à un riche parti leur fils, mais celui-ci leur avoue qu'il a déjà femme et enfant.
Sur le coup, on pense à un subterfuge, mais c'est bien le scandale auquel Raimu et Françoise Rosay, incarnant toutes les conventions de leur classe, sont soudainement confrontés.
Le sujet, dans son genre boulevardier, n'est pas très original. Cependant, j'aime bien ce couple Raimu-Rosay qui déplore en façade ce petit-fils honteux, cependant qu'il suggère, dans le non-dit, combien il est touché au cœur. Que ce soit dans l'expression du mode bourgeois, sans surprise, ou dans celui de la sensibilité, les deux comédiens n'en font pas des tonnes et n'élèvent pas trop la voix... Ils ont, de surcroît, en face d'eux, un Alerme des grands jours, l'ami libéral, vieux garçon opposé au mariage et, éventuellement, souffre-douleur du couple. Ses impertinences sont le meilleur de la comédie (on verra que, tandis que Raimu fait profession de diriger une très sérieuse revue d'Histoire, le copain d'enfance publie "Fredaines parisiennes"...).
C'est simple mais ça fonctionne parce que la comédie s'appuie sur un trio d'acteurs bien dirigé, c'est-à-dire préservé des dérapages et du numéro d'acteur.