Le Singe tueur
4.4
Le Singe tueur

Film de William Nigh (1940)

Le singe tueur est un film rare (8 notes sur SC !), avec très peu de publicité, peu de citation, etc... Déjà parce qu'il est sorti en 1940, à la fin de l'âge d'or du fantastique hollywoodien et le public en avait un peu marre des monstres et de Boris Karloff (un grand acteur de cette période, pour les incultes c'est la créature de Frankenstein, la Momie, etc..).
Ici l'histoire prend place dans une antipathique bourgade remplit d'idiots. Nan mais, vraiment ! Au milieu de ces bêtes à manger du foin, vit Boris Karloff, un scientifique avec un coeur grand comme ça, mais que personne n'aime vraiment parce qu'il est un homme-médecine et que ce que l'on ne comprend pas fait peur. Bref, un cirque prend feu et un singe tueur s'échappe (on me chuchote à l'oreillette que pour l'instant c'est vu 6248745 fois) et assassine des gens (parce que c'est un singe tueur, suivez donc un peu !).
Pour vous la faire simple, le docteur veut faire marcher une paralysée qui lui rappelle sa fille morte de la même maladie durant une épidémie de paralysie (même écrit cette idée de scénario sent les pieds). L'histoire est nulle, mais bien comme il faut... On s'ennuie beaucoup devant des péripéties aussi insipides que du fromage râpée discount. Le twist final sent le pâté et le spectateur à envie de cogner tous les personnages avec une pelle.

Raaaaah mais c'est naze ! La réalisation est molle, le montage débile, les acteurs cabotinent, les dialogues sont proches du QI d'un concombre de mer et le costume de singe ressemble à... mais à rien en fait ! Alors, pourquoi mettre 2/10 et pas la note minimale de 2/10. Et bien, 2 points pour 2 raisons: c'est amusant et ce n'est pas pensé à mal.

Alors, pourquoi est-ce amusant ? Bah déjà parce que c'est un bon nanar comme on les aimes: vieux, maladroit, mal joué, mal écrit, mal doublé, etc... Les défauts de réalisation et d'écriture deviennent du comique de répétition: on rit à chaque fois que quelqu'un ouvre ou ferme une porte (l'action la plus récurrente du film, il doit y avoir 9999 ouverture/fermeture de porte dans ce long-métrage), on rit du singe qui marche comme l'ivrogne d'un roman irlandais, on rit de Bernado version vieille qui épaule le docteur, on rit quand les citoyens acceptent les explications les plus approximatives de l'histoire de la médecine, on rit des stéréotypes et de la débilité des personnages, on rit de Karloff qui tente tant bien que mal de jouer un rôle, on rit des faux raccords, on rit des dialogues, etc... Bien sûr, l'idéal pour s'amuser, ce sont des bières, des pizzas et des copains rigolos. Et j'ai de la chance, mes copains sont très rigolos.
Alors, pourquoi ce film n'est pas pensé à mal ? Bah déjà parce que malgré sa qualité, il cherche une certaine fraicheur dans le climat cinématographique des années 40 post-fantastique hollywoodiennes. Ici les ficelles du cinéma de monstration des créatures est mis à mal par la façon dont le singe est montré, on le voit au début puis presque plus et dans l'ombre. Ce qui compte, ce n'est pas la créature, mais bien le docteur et je dois admettre que ce n'est pas une mauvaise idée. Pareil pour le twist, il est prévisible et mal engendré, mais ce n'est pas une mauvaise idée, l'ambiguïté du personnage de Boris Karloff est inattendue et assez appréciable. On sent que le film se veux un peu plus novateur et frais que son paysage cinématographique, mais il reste tellement mal réalisé et écrit que c'est raté.
Augustin-Prophè
2

Créée

le 21 sept. 2013

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3

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