Critique de Le Soleil assassiné par F P
Quand l'homosexualité sert de prétexte à faire taire ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir en place. Très belle interprétation des acteurs.
Par
le 15 juin 2021
Ce film d’A Bahloul réalisé en 2003, co-produit par les frères Dardennes, est à redécouvrir. Montrant la jeunesse algérienne des années 70 enserrée sous les griffes de l’état algérien, après son indépendance, le cinéaste suit les derniers pas du poète Jean Sénac, interprété par C. Berling.
Poète franco-algérien, Sénac aura un parcours exceptionnel, que ce film remet une décennie après, en perspective. Fils de femme de ménage, orphelin de père, militant de première heure de l’indépendance algérienne, il sera à l’origine d’une nouvelle Anthologie de la poésie algérienne, et fut animateur à radio Alger ('poésie sur tous les fronts'). Son histoire et sa personnalité le rendent très proches d’Albert Camus. Amoureux de l’Algérie, chantre de la diversité culturelle arabo-berbère, jetant ses papiers d’identité français, sans jamais en avoir d’officiels, et cependant n’ayant jamais voulu apprendre l’arabe, il choisit de vivre en Algérie jusqu’au bout, et le paiera au prix fort.
Rattrapé par son profil libre penseur qu’il ne reniera pas, ennemi des conventions, des censeurs et moralistes, homosexuel de surcroît, sa tragique destinée sera à l’égal de l’évolution du pays, qui le censurera, l’interdira d’antenne, le remplacera par un ex-collabo de Massu, jusqu’à une clochardisation orchestrée.
Créée
le 27 avr. 2017
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