Le Trou par remo007

Quatre codétenus, qui en ont pris pour plusieurs années, décident de se faire la malle ; mais lorsqu’on leur adjoint un nouveau colocataire, la question de savoir s’ils stoppent tout ou s’ils l’emmènent avec eux va se poser. Sans trahir l’essence du film: après avoir examiné le nouveau venu sous toutes les coutures, ils décident de poursuivre leur entreprise d’évasion et cela va tout simplement donner l’un des meilleurs films de prison jamais réalisés, rien que ça !

Le trou est un film remarquable pour plusieurs raisons. D’abord, il dispose d’un casting impeccable avec cinq détenus à la personnalité bien définie et où chacun trouve son utilité dans le projet d’évasion. Jean Keraudy bouffe littéralement l’écran en cerveau de l’équipe, calme, posé et doté d’une ingéniosité hors du commun. On retient également Michel Constantin dans un de ses tous premiers rôles de grande brute au cœur tendre. Raymond Meunier est excellent également, et donne un peu de légèreté et de cohésion à l’ensemble.

Le film est toujours passionnant de par le soin apporté à la reconstitution et aux détails de l’entreprise d’évasion qui font du métrage un quasi documentaire. En effet, quand l’équipe creuse un trou, on les voit creuser le trou, et ça ne se fait pas en 30 secondes sans qu’on sache quel outil a été utilisé ou par des ellipses scénaristiques faciles. Ici, on est avec les détenus, on souffre avec eux, on creuse avec eux, ce qui a pour effet d’impliquer le spectateur qui est aussi content qu’eux lorsque le trou est finalement creusé.

La narration est absolument remarquable jusqu’au final qui dispose de son lot de rebondissements. Le film est une adaptation d’un livre de José Giovanni, ancien détenu et condamné à mort reconverti en écrivain et scénariste, ce qui reste un gage de qualité au vu des excellents films auxquels il a participé.
Le trou est donc une petite merveille qui permet à son réalisateur de terminer sur ce qui reste probablement son meilleur film (Becker décède dès le film terminé).