Les adaptations des aventures de Sherlock Holmes sont peut-être parmi les nombreuses, télévision et cinéma confondus. Mais plus rares sont les enquêtes originales inspirées des personnages de Sir Conan Doyle. Ce téléfilm canadien en fait partie. Aux manettes Rodney Gibbons qui réalisa de nombreux téléfilms adaptant des histoires mettant en scène le détective de Baker Street (Le Chien des Baskerville, Le Signe des Quatre, Crime en Bohème). Scénariste et réalisateur, il porte ici un projet original avec Matt Frewer qui interpréta Sherlock Holmes dans ses différentes adaptations. Cette ultime aventure s’inscrit parfaitement dans l’œuvre de Sir Conan Doyle en reprenant de nombreux thèmes vus par ailleurs : la suspicion du détective à l’endroit de la religion et son refus du surnaturel. Pour lui, ces meurtres commis sur des moines ne peuvent être l’œuvre d’un vampire ou la conséquence d’une malédiction. Seul un homme est capable d’être aussi malfaisant. Nous voilà donc au cœur d’un thriller monastique tel qu’on peut en trouver chez Cadfael.

Le résultat est soigné et intéressant mais ne dépasse cependant pas le cadre du téléfilm. Si le récit se tient (bien qu’il soit par moments maladroitement très didactique) et si quelques décors donnent le change, on voit bien qu’on évolue dans un paysage étroit où le réalisateur doit sans cesse composer pour ne pas mettre en lumière son évident manque de moyens. Les costumes sont pourtant de qualité et l’éclairage globalement soigné. L’ensemble touche cependant régulièrement le plafond de verre. Si l’incarnation de Watson est convaincante, celle de Sherlock Holmes beaucoup moins. A force de grimaces et de raideurs surjouées, Matt Frewer manque de nuances pour exprimer, notamment, le génie holmesien. Cette interprétation pourra clairement en déranger certains.


On mettra au crédit de Rodney Gibbons, une atmosphère soignée et volontiers inquiétante par moments. C’est globalement trop bavard pour entièrement emporter le spectateur mais c’est une enquête originale qui respecte le cahier des charges et plonge notre duo dans un cadre qui lui permet d’exprimer toute sa complémentarité. L’explication finale souligne les carences du récit mais, pour un téléfilm aux moyens limités, le résultat tout à fait honorable. Pas palpitant mais jamais ennuyeux.


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le 22 mars 2025

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