It sucks !

C'est en fouillant pour sélectionner des films pour Halloween que j'ai retrouvé ce DVD. Allez, je le laisse de côté pour le regarder plus tard. Les jours passent et mon envie de cinéma commence à me titiller. Alors c'est parti pour une soirée d'exception ! Et que vois-je à l'intérieur de ce boîtier ? Une jaquette 3D ? Yeah !

Le générique de fin apparaît et c'est la déception... Bon, vous allez me dire que c'est normal. Mais il y a la bonne déception et la mauvaise déception. Leeches ne fera pas partie de ces mauvais films qui le sont par manque cruel d'originalité, où rien n'est intrinsèquement mauvais mais tellement convenu et fade qu'on a l'impression de l'avoir déjà vu. Non, là je parle du mauvais film qui te fait te poser des questions à voix haute en mode "What the fuck ?" et où TOUT est mauvais. Mais voyons ça plus en détails.

Mr DeCoteau nous livre ici un film d'horreur animalier mettant en scène une espèce peu utilisée comme menace principale (les sangsues si vous suivez). Une intention louable mais mal exécutée.
En ce qui concerne la réalisation, c'est non. DeCoteau abuse tellement des ralentis que Zack Snyder est un petit joueur à côté. C'est non-stop et pour absolument tout ! Que ce soient des scènes d'action ou des scènes d'exposition, tout est prétexte à ces ralentis ; ce qui rallonge d'autant plus la torture de regarder ce film jusqu'au bout. Je parlerai également du montage épileptique lors des attaques de sangsues avec des cuts tellement étranges qu'il m'a fallu revenir en arrière pendant le film pour être sûr de n'avoir pas raté une scène. Le tout agrémenté de flashs photos tellement agréables quand on regarde le film dans le noir... Et mention spéciale à l'utilisation du filtre UV pour faire croire que le jour est la nuit.

La musique est également étrange. DeCoteau a utilisé sa playlist de rock pour ce film. Alors autant ça colle bien à l'ambiance campus de fac / teenagers (The Faculty quoi !), autant il faut arrêter de l'utiliser à outrance. Une bande-son rock, c'est moyen pendant un moment d'émotion...

Le cast maintenant : peu nombreux, inconnus, nous aurons essentiellement l'équipe de natation et leurs beaux mâles musclés (dont vous aurez la chance de les voir se déshabiller et bouger au ralenti tel un épisode de Baywatch), leurs copines (si vous préférez les filles, vous aurez moins de chances de ce côté là), l'entraîneur et la médecin scolaire. Voilà, c'est tout. C'est un peu maigre pour un campus... Et les acteurs n'ont pas été engagés pour leur talent comme vous l'aurez deviné. Mais je ne peux pas trop critiquer ce point, n'ayant droit qu'à la VF sur ce DVD.

Du côté des créatures, point de CGI, ce qui est appréciable. Des marionnettes enfilées comme des gants lors de l'avancée du prédateur, et des fils les tirant lors des phases de fuite. Par contre, ces créatures manquent cruellement de punch lors des agressions diverses, à cause justement de ces moyens d'animation.

Je vous sens impatients alors passons au scénario (attention, spoilers !) :
Sur un campus universitaire, l'équipe de natation se prépare à une compétition. Pour être sûr de gagner, deux des athlètes prennent des stéroïdes. Il faut bien se reposer entre deux entraînements et c'est ce qu'ils font en allant se baigner dans le lac voisin. Mais attention, il y a des sangsues dans ce lac, mais on parle là d'animaux normaux hein. Exposition, exposition, amitié virile entre les deux protagonistes (le dealer Bobby 1 et le client Bobby 2). Et on arrive enfin à l'action. Des sangsues jetées dans le siphon des douches en ressortent (en ayant décuplé de volume au passage) pour agresser le nageur imprudent. Chance, ce dernier a la riche idée de glisser et de s'assommer pour permettre aux prédateurs de se faufiler jusqu'à l'intérieur de l'estomac de sa victime. Ne vous faites pas de films, on ne saura jamais pourquoi, car ce sera la seule et unique fois...
L'histoire se passe, blabla sur les stéroïdes, exposition des relations entre les personnages (le dealer aime pas le scientifique Johny, machine craque sur Johny, etc...) Le monsieur qui s'est enfilé une sangsue arrive chez lui patraque pour vomir du sang et la fameuse sangsue de 40 cm (ça me donne envie de revoir Poltergeist 2 tiens !) et s'affale, mort ? A priori. Son coloc rentre fatigué, zappe son pote étalé sur le carrelage et décide de piquer un somme. Attaque de sangsues, qui se contenteront seulement de le déguster. Et non, point d'invasion buccale cette fois !
On retrouve Bobby 3 qui prend une dose massive de stéroïdes pour être gonflé à bloc pour le lendemain, mais comme il fait passer les cachets avec de l'alcool (sur les conseils de Bobby 1), il va donc finir saoul et tomber dans le lac où des sangsues de taille "normale" cette fois le videront de son sang dans une parodie de Piranha.
Le lendemain, l'équipe attend Bobby 3 pour partir, mais il est introuvable ! Le coach les sermonne : les fêtes et l'alcool, c'est mal, blablabla. Le corps de Bobby 3 est finalement retrouvé sur la berge (parce que c'est plus pratique sûrement ?) et le médecin chef détermine la mort : noyade causée par l'alcool. Elle va derechef en parler au coach et à l'équipe, puis prend à part l'entraîneur en lui disant qu'il restait peu de sang, mais assez pour savoir qu'il prenait des stéroïdes après des analyses tellement rapides que Grissom en baverait d'envie.
Greugreu de la part de l'entraîneur qui trempe dans ce traffic. C'est un peu flou après, des jeunes meurent parce que voilà, tout le monde s'en fout même le spectateur, les deux premiers morts sont passés à la trappe (vive l'esprit d'équipe), le médecin est tué, Johny fait du gringue à Ginette qui a découvert de la bave de sangsue, etc...
On arrive à la fin de cette purge où l'explication de l'origine des sangsues est révélée : les stéroïdes messieurs-dames ! Coach veut cacher tout ce qui se passe, se fait ligoter pendant que Bobby 1 et Johny montent un plan ingénieux à base de Claude François pour faire griller ces saletés. Coach mange une sangsue qui l'agresse, devient Hulk grâce aux stéroïdes de la bête, se libère, attaque Ginette mais est tué par Johny. Ginette enclenche le courant mais grille aussi Bobby par inadvertance.
Les deux finissent par roucouler ensemble alors que les secours arrivent (comment et pourquoi, je vous laisse imaginer. Perso, j'ai pas trouvé). Et on finit sur le twist final : c'est en vérité Johny qui est à l'origine de tout pour sûrement une bonne raison.
Fin.

Donc oui, c'est absolument nul : trop lent, incohérent, et pas fun. Vous voilà prévenu si jamais vous vous sentez l'âme d'un guerrier et que vous vouliez tenter ce film.