Voyez la director's cut, s'il vous plaît. N°1

Dans cette critique je ne parlerai pas trop du film en lui-même, j'essaierai plutôt d'aiguiller les gens vers ce montage.


Car oui, si Legend n'est pas considéré comme un bon film, c'est notamment parce que son montage d'exploitation en salle n'est pas fabuleux pour la version européenne et... quel est le terme ? ah oui absolument immonde/catastrophique/cauchemardesque/plein d'autres adjectifs méchants pour le montage américain.


Juste un mot sur le film (la director's cut donc), pur chef-d'œuvre (comme beaucoup de Ridley Scott d'ailleurs).


Mais donc, pourquoi se tourner UNIQUEMENT vers cette version de Legend ?


Eh bien le film est plus long, il n'y a pas forcément plus de scènes, la plupart des rajouts sont des prolongements des scènes présentent dans les deux autres versions du film. Quand je pense au rallongement des scènes je pense notamment à la scène entre Jack et Meg, passant de "pardon qu'est-ce qu'il se passe ?" à "d'accord, Jack fait ça, Meg dit ça, il se passe ça".


Mais si le film est plus long, certaines scènes du montage américain ne sont pas présentes sur la director's cut. C'est donc le cas de l'introduction du film, différente suivant les montages. Pourquoi me direz-vous ? parce que l'intro de la version américaine pue la merde. C'est très simple, cette intro détruit littéralement le film (un peu comme le montage ciné de Dark City, qu'il faut aussi voir en director's cut, mais c'est l'objet d'une autre critique). L'une des choses les plus réussies de Legend c'est son méchant, notamment sa place dans le récit. En effet, dans la director's cut (et dans le montage européen si ma mémoire est bonne mais je ne suis pas sûr), le méchant doit je crois apparaître au bout de 45 minutes, peut-être même une heure. On se demande alors, qui peut être cette créature dans l'ombre (bon malheureusement on sait quand même à quoi il ressemble puisqu'il est sur toutes les jaquettes et tous les posters du film, dommage...).


Je vais spoiler le montage américain, rien à foutre de ce film de merde.


Le montage américain donc, commence par un texte d'introduction pour nous expliquer le monde dans lequel nous sommes, alors que c'est littéralement l'un des mondes de fantasy les plus classiques qui soit, un gentil, une gentille, un méchant et des licornes. Mais, je ne sais pas peut-être que les américains sont vraiment très très cons, au point qu'on doit expliquer ça, bref...
Après ce joli texte, boum voilà le méchant, et il dit "aha je suis le méchant, je vais faire des trucs de méchant". Et si encore c'était que ça. Ce serait nul, mais ça arrive. CEPENDANT, cette scène étant probablement un reshoot demandé par les producteurs, il devait manquer du matériel de maquillage et on se retrouve avec un méchant qui n'a pas le même design que dans le reste du film, avec des ongles verts fluos (alors qu'en vrai ils sont noirs), pas la même couleur de peau, bref, dégueulasse. C'est d'autant plus triste que c'est je pense l'un des méchants les plus classes qui ait jamais été fait.


Allez, un dernier point pour vous dire de regarder la director's cut, la musique n'est pas la même. Si dans la première version, la musique était assurée par Tangerine Dreams, la director's cut (et européenne) voit Jerry Goldsmith faire de la musique. Bon, ça me fait mal de le dire, puisque l'une de mes B.O préférés du cinéma, celle de La Forteresse Noire, est signée par eux, mais les compositions de Tangerine Dreams sur Legend sont pathétiques, là où Goldsmith magnifie ce monde de fantasy. L'une des scènes où l'on voit le plus la différence de B.O, est pour moi celle de la robe, regardez la director's cut, puis regardez la scène de la robe, du montage américain pour comprendre à quel point c'est immonde.


Legend, c'est un film absolument incroyable, détruit à sa sortie et à raison tant le montage original est épouvantable. Le montage européen est nettement mieux, mais la director's cut nous offre vraiment un film exceptionnel, quatrième film et quatrième grand film de Sir Ridley Scott.

Kopliko
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le 11 oct. 2021

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Alexeï Paire

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