Boomer le film <3

Quel plaisir de découvrir un film dans des conditions optimales : légère climatisation, vieux cons qui parlent pendant la séance derrière, une jeune trentenaire égarée devant, sans doute larguée il y a peu... et un film sur les boomers.

Ce qui est incroyable avec Les 2 Alfred, c'est que le duo Denis Podalydès - Sandrine Kiberlain ne fonctionne pas tellement, mais chacun joue exactement ce qu'il faut faire. On a un Denis haut en couleur, avec une gestuelle et des grimaces parfaites. Il n'est pas à l'aise avec ces gadgets, ces réunions virtuelles.. et j'y crois, je vois mes parents, les vieux de mon entourage, bref, un Chaplin à qui on aurait donné un smartphone.
Puis Sandrine, la pauvre, on l'a pas gâté. Elle est le personnage féminin fonction lambda, parfois, on dirait vraiment un personnage de jeu-vidéo qui indique les éléments pour mettre du contexte, expliquer des choses au spectateur... bref, elle joue bien, si bien, qu'on voit que le problème, c'est le scénariste et pas elle.
Puis le Bruno Podalydès, boarf, son personnage sert vraiment pas à grand chose, il est utile tout au mieux.

En réalité, c'est dommage, parce que j'ai rien aimé du film sauf Denis : les enfants sont le fardeau nécessaire à la création d'une complexité, les jeunes start-uppers sont caricaturés parce qu'on peut pas faire autrement dans une comédie grand-public qui a pour but de faire rire la ménagère... De ceci, découle une question: Cannes, sélection 2020? Sérieux? Non, promis, c'est pas de l'entre soi ptdr.

Bref, c'est dommage que le film s'enfonce dans les innombrables défauts d'une comédie française (happy end, recherche d'un humour accessible, qui passe par la caricature grossière...), parce qu'avec l'idée de base et juste Denis, on avait la comédie de l'année.
Mais non, on a besoin de balancer un délire de drône dont on se fout, une politique de start-up anti-enfant, d'ubérisation de la société... que des sujets qui sont intéressants si on les aborde d'un point de vue politique. Mais pour les survoler ainsi... faites moi rire, je veux Denis, pas vos idées envoyées au lance pierre...

Mais comme des boomers dans la salle ont rigolé fort, ont parlé pendant le film, se sont reconnus dans ces êtres esseulés, retrouvant un semblant de société au prix de l'esclavage moderne, comme à la fin, on montre que finalement, les boomers sont chouettes à leur manière... pourquoi pas... au royaume du divertissement, Denis est le roi, et m'aura toujours fait rire contrairement aux films et acteurs qui se prennent au sérieux.
N'allez pas spécialement le voir, sauf si votre père ou une cougar vous invite.

(on vous kiffe les boomers, juste vous êtes gênants quand vous essayez de parler de technologie ou de n'importe quel autre sujet en fait)