Suite très attendue de la nouvelle saga de JK Rowling (sur laquelle je reviendrais ici), les crimes de Grindelwald est impossible à résumer correctement, pour une bonne raison: la densité du film, principal (unique?) défaut du précédent, fait son retour dans ce nouvel épisode.
On enchaîne ainsi les situations complexes, si bien que je suis moi-même dans l'incapacité de décrire l’enchaînement qui en constitue l'introduction.
Encore plus gênant d'ailleurs s'avèrent être les situations qui provoquent le nouveau rassemblement des héros du premier volet. En effet, tous sont rassemblés avec très peu de subtilité et d'imagination, c'était carrément grossier sur le coup.


Sinon j'ai beaucoup aimé...


je développe?


Le film présente contre toutes attentes de nouveaux animaux fantastiques, sans doute pour prouver que la saga ne se nomme pas comme ça par hasard (il n'empêche que ça n’éclipse pas le problème du nom pour autant). Les équipes des effets ont comme toujours bien bossé, avec un chara-design appréciable et une certaine originalité.
La reconstitution d'époque, toujours aussi fidèle, rend le tout très crédible. Le fait que l'intrigue se déroule essentiellement à Paris en fera sourire certains, pour ma part j'ai beaucoup apprécié que cela ne se réduise pas à une vulgaire anecdote ou carte postale. A nouveau pays, nouveau ministère, très beau comme toujours, peut-être même plus que le macusa.
Du côté des décors toujours, on notera un usage très intelligent de bâtiments magiques, notamment du côté de Norbert Dragonneau.


Dragonneau, parlons-en justement. Il est clair que le film lui apporte une bonne évolution. On en apprend plus sur lui et son adolescence, entre autre dans un flash-back loin d'être superflu. Sa manière d'interagir avec les autres protagonistes est similaire au volet précédent, voir encore plus accentué. Cela sera à l'origine de pas mal de scènes humoristiques qui provoquent aisément le sourire.
Du côté des personnages secondaires, ça pèche un peu plus pour notre moldu préféré et sa sorcière, référence au défaut évoqué plus haut: on a l'impression que pour les trois-quarts du film, il n'est là que pour le scénario. (Cela reste cependant correct par rapport à l'inclusion un peu dérangeante d'un autre mage très connu, encore plus cheveu dans la soupe que Jacob Kowalsky)
Troisième personnage me laissant dubitatif: celle qui dans la bande-annonce est nommée Nagini. (Oui, vous savez très bien qui deviendra t-elle). En effet, je trouve qu'on la met beaucoup trop en avant, par rapport au statut qu'elle occupe dans ce film. Les projecteurs auraient du la braquer peut-être un peu plus tard (soit dans la suite prévue pour 2020 si on essaye de tenir un raisonnement logique). Enfin, un autre personnage,


le demi-frère de Leta Lestrange


apparaît lui aussi sans raison vraiment valable, car trop vite introduit. Il aurait ou mériter une place dans le premier volet, ou du figurer dans une des trois-quatre scènes d'introduction. (Introduire Paris avec lui par ex)


Il y en a cependant un qui s'en sort avec un destin plus satisfaisant,


Croyance Bellebosse (oui, je les ai tous les deux vus en Vost en avant-première, mais j'utilise la VF pour commenter), qui obtient un rôle logique et tout à fait crédible dans la suite de cette histoire, essentiellement dans la deuxième partie du film


Dans les Crimes de Grindelwald, attendez vous à un développement concernant Dumbledore et Grindelwald. Les SJW qui se plaignaient de ne pas avoir eu d'infos sur l'attirance de Dumbledore plus tôt devraient enfin laisser Rowling tranquille. Le tout est amené assez idéalement, par touches ici et là tout le long du film. Le méchant de cette saga est interprété avec brio par Jonhny Depp, qui me fait dire que JK Rowling a bien fait de ne pas écouter les emmerdeurs habituels qui se font entendre depuis la révélation du visage de Grindelwald en 2016.


Comme je disais plus haut, l'histoire est très dense. Elle nous offre des scènes magnifiques et mémorables, dont une fin pour le moins surprenante. Mais on a parfois l'impression que tout s'enchaîne beaucoup trop vite, alors que le film est loin d'être court. A ajouter parfois des petites scènes superflues, on perd en clarté. L'histoire n'en pâtit pas, mais ça se ressent néanmoins.
Quitte à parler encore de l'histoire par contre, elle réussit à nouveau le dosage entre humour et drame, se servant du premier pour accentuer le deuxième lorsqu'il arrive.


Jusqu'au dernier chapitre, je voulais mettre 7 au film, parce que je l'avais apprécié, mais que ses petits défauts ressortaient plus que dans les Animaux Fantastiques. Néanmoins, le film se finit magistralement avec une révélation sortie de nulle part (j'ai l'impression de jouer avec les nerfs de ceux qui ne l'ont pas encore vu) et laisse présager du très bon pour la suite de la saga.
Et donc, j'y viens enfin, pourquoi avoir appelé cette saga "les animaux fantastiques" ? N'aurait-il pas été plus judicieux de réserver cela pour le premier film, et de nommer la saga par quelque chose de plus parlant? Certes, Norbert a, et doit avoir, de l'importance dans l'histoire racontée ici. Mais je pense que les éléments principaux sont plutôt à voir du côté de Dumbledore et Grindelwald.


C'est un oui pour Les Crimes de Grindelwald, mais la prochaine fois, essayez de faire en moins dense et plus subtil.


Edit: après un peu de recul et le visionnage de critiques, je repasse à 7,5

Créée

le 14 nov. 2018

Critique lue 264 fois

1 j'aime

lordwraith

Écrit par

Critique lue 264 fois

1

D'autres avis sur Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald
JorikVesperhaven
5

Formellement irréprochable, une suite confuse qui nous perd à force de sous-intrigues inachevées.

Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...

le 15 nov. 2018

93 j'aime

10

Du même critique

Les FDP - Tubonia, tome 1
lordwraith
7

Original sur la forme

Ah, Tubonia...Elle en aura fait couler de l'encre dans le petit monde des spectateurs YouTube. Imaginez, trois YouTubers rencontrant un certain succès (tout est relatif) dans leur domaine, à savoir...

le 24 oct. 2018

11 j'aime

Commando Ninja
lordwraith
8

Commando Nanar

Dis donc Ben, tu croyais m'avoir avec ta bande-annonce de série B, tes effets synthwave et la musique qui va bien avec? Je vois très bien ce que tu veux faire: profiter honteusement de ma passion...

le 23 déc. 2018

7 j'aime

Réseaux
lordwraith
2

rendez vous en terrain connu avec fédufric alez

Je ne suis pas et je ne compte pas être un consommateur de rap. Pourtant j'en ai subi au gré d'événements divers, et à moins d'être encore plus sélectif sur mes amitiés, bah pas moins d'échapper à...

le 6 déc. 2017

7 j'aime

9