Après trois ans d'absence, voilà enfin le grand retour de Steven Spielberg, et pas avec n'importe quoi : son rêve de toujours, s'il vous plaît! En effet, voilà trois décennies que le réalisateur de « La Liste de Schindler » cherchait à adapter le travail d'Hergé, c'est chose faîte. Alors on pourra toujours leur reprocher quelques défauts évidents à ces aventures : un certain manque de psychologie, de l'action non-stop, d'être parfois un peu « too much »... Oui, mais Spielberg réussit néanmoins deux choses essentielles : rester on ne peut plus fidèle à l'esprit de Hergé, tout en proposant une vision extrêmement moderne et résolument ambitieuse des aventures du reporter à la houpette.
Je n'aime pourtant pas beaucoup habituellement la Motion capture, mais je dois avouer que l'ami Steven en a fait ici quelque chose de bluffant, au service d'un spectacle total où l'on ne s'ennuie pas un quart de seconde. On est un peu dans le blockbuster, mais comment en vouloir à Spielberg tant on y retrouve avec joie l'univers et la personnalité de l'auteur belge à quasiment chaque scène? Se réapproprier le travail de quelqu'un en en faisant quelque chose d'à la fois différent et similaire : voilà qui n'est pas donné à tout le monde, et le réalisateur à la casquette y parvient brillamment. Ces « Aventures de Tintin » ont en tout cas été pour moi un plaisir de quasiment tous les instants, un vrai beau moment de cinéma dans une année très moribonde : un régal.