1875, à Boston, une femme courageuse (Vanessa Redgrave) organise de manière privée un congrès où sont en majorité invitées des femmes, et dont le but est de revaloriser la place de la femme dans la société afin d'en faire l'égal de l'homme. Est présente une toute jeune femme, qui intervient et laisse tout le monde sur le carreau. Son intervention est digne d'une performance et mêle spiritisme et revendications extrêmement pertinentes. Elle devient immédiatement l'égérie d'Olive, l'organisatrice, qui en tombe d'ailleurs amoureuse dans le même élan. Mais cette dernière a convié également un lointain cousin (Christopher Reeve, génial) qui, s'il ne partage pas les idées de ce petit conciliabule, tombe lui aussi amoureux de la jeune égérie. Et décide de s'installer chez sa cousine afin de séduire la demoiselle. Olive va se mettre à le détester rapidement et les deux vont se livrer un combat sans fin pour être l'élu de ce petit prophète qui les envoute... et qui ne parvient pas à choisir entre ses deux prétendants. Adapté d'un roman d'Henry James, le film est construit de manière super bizarre, et intéressante, puisqu'il s'ouvre sans aucun préambule et plonge instantanément le spectateur dans un environnement dont il ne possède pas encore les codes, et dans une succession de scènes d'intérieurs chargés assez étouffante. Et, progressivement, le film s'ouvre, l'univers se fait plus accueillant, les liens entre les personnages plus intenses, et surtout la seconde partie se déplace à la campagne et multiplie les extérieurs absents de la première partie. Le film est une fois de plus centré sur une idée qui me semble omniprésente chez Ivory, c'est celle de l'intrusion d'un personnage dans un environnement clos qui n'est pas le sien mais qu'il veut faire sien. Ici c'est le personnage de Reeves qui tape l'incruste, et qui par exemple, rappelle celui d'Adjani dans Quartet, ou de Omar Metwally dans City of Your Last Destination.