Le soleil, les nanas, les algues et les poils pubiens

Je vais essayer de ne pas être trop injuste avec ce film qui occupe une place importante dans le cœur des Français (excepté le mien), afin de ne pas trop vous agacer. Les Bronzés, premier du nom, est bien sûr un classique culte, multirediffusé à la télévision (jusque l’overdose culturelle), toutes ses répliques sont ancrées dans l’inconscient collectif, tant et si bien qu’on aura le sentiment que la comédie n’invente rien (ce qui, bien sûr, est faux), les visages sont familiers, les sketchs sont presque réconfortants à force de répétition, et pourtant… le film, en tant qu’œuvre, est loin d’être aboutis, aussi je m’étonne du vide abyssal de l’intrigue et du contenu, et je le trouve aussi exagérément surestimé, comme si finalement nous étions obligés de l'apprécier afin de ne pas paraitre trop marginale. Quoi qu'on en dise, il ne s’agit en réalité que d’un enchainement de gags, placé dans un certain contexte (le centre de vacance d'été), sans réel but, ni peut-être même d’intention de départ.


Une fois cela dit, je peux avouer qu’il m’est arrivé de sourire. Heureusement, ma mère était là, à côté de moi, pour rigoler et créer une ambiance communicative. Sans elle, je ne suis pas certain que j’aurais passé un si bon moment, quitte à paraitre complètement rabat-joie. Bien sûr certaines scènes sont originales, et ne manquent pas d’idées, mais je regrette tout de même quelques obsessions de la production. L’humour autour du sexe, omniprésent, même s’il se place dans un contexte bon-enfant, est un peu lourd à la longue. Le manque de précision dans le scénario, de fil rouge, même s'il se fait pardonner par la qualité des blagues, est un peu ennuyeux. Les acteurs sont tièdes, ni très bons, ni très mauvais, on les apprécie surtout parce qu’on les connait désormais très bien. Je trouve aussi que les acteurs braillent un peu trop, c'est un peu gonflant, mais on s'y habitue. Comme dans les vaudevilles bien de chez nous, impulsés par De Funès, ça gesticulle, ça crie, ça en fait des caisses, mais ça passe...


Heureusement, le ridicule ne tue pas dans ce portrait d’une époque révolue. Ce film n’est pas ma madeleine de Proust, à dire vrai, je l’évite plutôt. Mais il fait partie de l’histoire du cinéma français, à ce titre je me devais de le regarder dans mon marathon des chefs d’œuvre, même s’il ne saurait trouver une place dans mon cœur. Je ne dirais pas que je passe un mauvais moment devant ce spectacle, je ne m’éclate pas non plus, pour être franc, il me laisse presque indifférent, mais j’ai apprécié découvrir la joie qu’il procure à ma mère, et en cela je respecte cette production, qui a pour but de répandre les rires et le bonheur, et c'est surtout cela que j'en retiens, car pour un film comique, il fait au minimum le job, et c'est l'essentiel.

Casse-Bonbon

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