« Les mêmes ... en pire ! » L’affiche n’a pas menti, le Splendid revient devant la caméra de Patrice Leconte pour donner une suite à ses deux films mythiques. Et il fallait ne pas avoir compris grand-chose aux premiers films, pour penser un instant que ces Bronzés trente ans après livreraient une gentille comédie familiale...

Les Bronzés, qu’est-ce que c’est ? Des ratés, des minables, des zéros : ces films n’ont jamais rien fait d’autre que d’asperger de vitriol le français moyen, pour lui montrer avec méchanceté le beauf’ qui sommeillait en chacun de nous. Pas de doute qu’en trente ans, ces affreux n’ont pu qu’empirer.

Popeye se fait maintenant appeler Robert, mais c’est toujours un minable qui se fait marcher dessus par tout le monde. Bernard et Nathalie, franchouillards dans les années 1970, sont sans surprise devenus des beaufs’ absolus au bout de trente ans. Gigi a viré bimbo ridée-siliconée qui n’a pas un gramme de morale, Christiane l’esthéticienne a poussé jusqu’au bout son délire bobo pour devenir une hindou au rabais, et Bruno Moynot incarne toujours un grand taré mal embouché.

Celui qui tire son épingle du jeu, c’est Jean-Claude : l’éternel raté des deux premiers opus est le seul à avoir vraiment réussi, et comme un gros pied-de-nez à tout le monde, ce chauve a fait fortune dans les cheveux. Mais lui non plus n’a pas une vie parfaite, sa malchance habituelle ne l’a pas quitté : quand il ne se fait pas emboutir par un porte-avion, il finit mutilé par une grande malade qui se déguise en fauve.
Et Jérôme, le brillant médecin qui parle toujours de lui, le seul qui s’en tirait à peu près à l’époque ... il est devenu un moniteur d’auto-école raté, ruiné et sans le sou, qui raconte sa vie à un sourd-muet pendant quatre jours entiers.

La peinture de ces Bronzés trente ans après est plus méchante que jamais : ils sont nés ratés et ils resteront ratés. Pas d’espoir pour ces jeunes un peu paumés mais sympathiques qu’on découvrait en 1978/79 : parvenus à la cinquantaine, ce sont tous des minables, des zéros, des nuls. Un film franchement mordant et désespéré, grotesque et outrancier au possible.

Quand je vous disais qu’on était loin de la comédie familiale sympatoche ...

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le 10 sept. 2013

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Wakapou

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