Le rouge et l'obscur
"Les chambres rouges", et c'est une des constantes du métrage, est une œuvre qui dès le prologue met le spectateur à l'épreuve. Chaque plan de la très inquiétante scène d'ouverture interroge : où...
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le 3 janv. 2024
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Le film débute par un long et magnifique plan séquence de plus de dix minutes, une scène d'ouverture de procès donnant successivement la parole aux deux avocats puis qui se termine par un très lent zoom sur une jeune femme assise dans le public, prévenant dès le départ qu'il ne s'agira pas d'un film de procès traditionnel mais plutôt de s'intéresser à ce personnage, au regard si mystérieux. Une ambiguïté cultivée tout au long du film, qui ne révélera jamais clairement les motivations de son héroïne, à part à la toute fin (et encore). Mais l'on comprend rapidement que si elle assiste tous les jours au procès, ce n'est pas par simple fascination pour ce serial killer et que sa personnalité est bien plus complexe.
En laissant la violence hors champ et en préférant faire entendre l'horreur plutôt que de la montrer, Pascal Plante parvient à provoquer l'effroi du spectateur et réveille chez lui tout un tas d'émotions, venant notamment titiller sa curiosité malsaine.
Le film a en effet le mérite de prendre à bras le corps des problématiques intéressantes ancrées dans l'ère du tout numérique que nous traversons, comme le pouvoir des images, et notre fascination pour celles-ci, mais également notre rapport à la vérité dans un monde où l'intelligence artificielle se développe.
Si l'atmosphère est réussie, grâce à une mise en scène glaciale et impressionnante de précision, le scénario n'est pas toujours à la hauteur lorsqu'il fait s'enchaîner des scènes à la qualité tout à fait irrégulière (l'on pense à une émission de télévision particulièrement ratée, aux scènes avec l'autre "fan" toutes très caricaturales, et à trop de moments où l'on se surprend à se demander : "Mais qu'est ce qu'elle est en train de faire ?" ou "Mais pourquoi fait-elle cela ?").
Le film devient même un peu trop tapageur lorsqu'il progresse vers son dénouement et qu'il cherche à construire une tension par tout un tas d'effets de manche plus ou moins réussis. Cette surenchère mène à une certaine forme d'outrance, voire de ridicule (la scène de la perruque 🤔), à la limite de faire basculer le film dans le mauvais thriller pour ados sur Amazon Prime.
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le 25 janv. 2024
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