J'aurais presque pu penser que l'idée d'infiltrer la mémoire d'un homme au bord de la mort était, pour 1970, novatrice et originale ; et que ça expliquait en partie sa généreuse moyenne. Malheureusement, j'ai vu Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais, sorti en 68, et aussi La Jetée de Chris Marker, sorti en 62. Bref, dans le cinéma français des années 60, on a déjà eu deux mastodontes sur la mémoire et la mélancolie pré-mortem. À côté, Les Choses de la vie paraît beaucoup moins inspiré, beaucoup moins audacieux.
Déjà le film reste relativement linéaire et ne prend pas vraiment de risques dans sa narration, ensuite il est surtout extrêmement convenu dans le déploiement du personnage et de ses émotions, avec une voix-off qui vient tout alourdir. Les moments de vie en eux-mêmes, dont se souvient le protagoniste, ne m'ont pas marqué ni embarqué, il n'y a pas tellement de poésie dans les non-dits et les images, ni de grands échanges de regards ou de mots bouleversants. C'est un film assez simple, convenu, peut-être un peu trop destiné au "grand public", et ainsi avare en véritables fulgurances.
Au bout d'un moment, j'ai fini par m'y ennuyer, et la fin racoleuse avec ses émotions téléguidées m'a définitivement convaincu que ce n'était pas un film pour moi.