Les crevettes pailletées est un film qui vous laisse plutôt perplexe entre une bonne comédie et un film très communautariste. C’est une sorte de gaypride numérique. Difficile du coup de comprendre pendant la séance quel est le public cible et de vous demander si vous ne vous êtes pas tromper de salle. Car au-delà mème de vous laisser perplexe, le film peut même vous mettre mal à l’aise avec des intention de scénario plutôt provocatrice et un dialogue parfois heurtant comme la scène du tatouage de Ryan Gossling ! La comédie remplie toutefois son rôle humoristique et propose avant tout du rire. Et je vous garanti que vous allez vous marrer. Mais si le rire est efficace, il est un peu volé a des situations où l’on ne sait pas toujours si on a le devoir moral et juridique de rire. Les crevettes pailletées, vous l’aurez compris, fait donc dans l’extravagance pour parler de tolérance. Comme on n’est pas à un clichet près sur la communauté homosexuelle, le réalisateur n’hésite pas à nous proposer des personnages plutôt caricaturaux : le trans, le militant, le refoulé, le familial etc... Des caricatures de gay sur la vie gay, on se demande vraiment ce que le propos peut apporter à la cause et puis il y a le fantastique personnage de Mathias incarné par Nicolas Gob qui s’offre ici un magnifique 1er rôle dans tout les sens du terme. Il est, à lui seul, une autre caricature. Celle qui représente la société française, celle qui tolère mais qui est dérangée. Celle qui balance tous les jours des insultes banales qui nourrie insidieusement l’homophobie. Et c’est grace à ce personnage que l’on comprend finallement que le « tout public » est bel et bien le public cible de cette comédie au discours militant. Les gay-games ne sont pas qu’un Ibiza débridé mais une méthode d’intégration. Voilà donc de quoi dépoussiérer la comédie de société même si du coté technique le film est loin d’une révolution culturelle. Les images sont belles mais on a l’impression que le directeur de la photo a fait du service minimum il y a plein de scènes ou les lumières et les plans auraient pu être améliorés (prise de vue du bus, scene de la rivière, scène de campagne). On se doute que le budget du film a du être serré par des producteurs probablement frileux par le sujet cash! Le vrai gros succès du film c’est son score au box-office. alors que le nombre d’agressions homophobes connaît une hausse inquiétante, 400 000 entrée en 3 semaine sa console un peu. Entre roadmovie, feelgood movie et comédie sociétale, les crevettes pailletés bousculent notre cinéma comme la véritable équipe a bousculé les mentalités.

YannisAnimateur
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le 22 mai 2019

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